Additif sans gluten

Qu’est-ce que c’est ?

C’est une fraction protéique insoluble dans l’eau, que l’on trouve généralement dans certaines céréales : blé, seigle, orge, épeautre, kamut et avoine. L’avoine n’en contiendrait naturellement que très peu (moins de 20 mg/kg), mais pourrait être contaminé par du blé, de l’orge ou du seigle lors de la récolte, du transport, de l’entreposage ou du traitement¹‌.

C’est un allergène, pouvant provoquer une réaction allergique chez certaines personnes. Il pourrait déclencher des irritations cutanées, des douleurs abdominales, articulaires ou musculaires, de la diarrhée, de la constipation, des troubles du sommeil, de l’anémie, des troubles de la mémoire, voire un retard de croissance. En moyenne, une teneur en gluten jusqu’à 20 mg/kg ne devrait pas provoquer des effets nocifs chez les personnes intolérantes.

Ainsi, d’après le règlement d’exécution (UE) N° 828/2014 du 30 juillet 2014²‌, les denrées alimentaires peuvent comporter la mention « sans gluten » si elles n’en contiennent pas plus de 20 mg/kg . La mention « très faible teneur» est réservée aux aliments en contenant entre 20 et 100 mg/kg.

Un régime alimentaire, évitant cette substance, consiste à bannir les céréales et les féculents, ainsi que leurs dérivés : farine, semoule, amidon, sirop, etc. De toute façon, c’est un élément non essentiel pour l’organisme. En substitution, on peut utiliser les produits à base de riz, de maïs, de millet, de sarrasin, de quinoa, de manioc, de pomme de terre, de patate douce, etc.

Quels sont les excipients sans gluten ?

Un additif purement synthétique ou d’origine animale n’en contient pas. Pour les excipients d’origine végétale, ils n’en contiennent que s’ils sont fabriqués partiellement ou entièrement à partir du blé, du seigle, de l’épeautre, de l’avoine, de l’orge, ou des dérivés de ces céréales.

Toutefois, il se peut que ces céréales subissent des traitements leur permettant de perdre leurs protéines. Dans de tel cas, elles seraient adaptées pour ce type de régime alimentaire.

E170 – Carbonate de calcium

Le CaCO₃ peut être produit de deux manières :

• naturellement, avec du calcaire naturel ;
• synthétiquement, à base de lait de chaux et de dioxyde carbone.

E171 – Dioxyde de titane

Le dioxyde de titane est un minéral extrait de l’ilménite ou de rutile, qui subit ensuite un traitement avec du sulfate ou du chlore.

A noter : en France, l’utilisation de cet excipient dans les denrées alimentaires est interdite depuis le 1^er janvier 2020, pour une durée d’un an.

E202 – Sorbate de potassium

C’est un excipient de synthèse, produit à partir de l’acide sorbique et de l’hydroxyde de potassium.

E211 – Benzoate de sodium

Purement synthétique, il est produit à partir de l’acide benzoïque et d’une solution d’hydroxyde de sodium. C’est un additif sans gluten.

E341 – Phosphate dicalcique

Il peut être d’origine minérale (extrait de roches phosphatées) ou synthétique (avec de l’acide phosphorique et du dihydroxyde de calcium).

E422 – Glycérine

Plusieurs processus peuvent aboutir à la glycérine, connue aussi sous le nom de «  glycérol » :

• le traitement d’huiles végétales (coco, palme, soja, etc.) ;
• le traitement de graisses animales ;
• la fermentation du sucre ;
• la synthèse totale, à partir du propylène.

E460 – Cellulose microcristalline

La cellulose microcristalline provient de la cellulose naturelle, une substance extraite de matières végétales fibreuses : coton, bois, maïs… Il s’agit donc d’un additif sans gluten.

E466 – Croscarmellose sodique

La croscarmellose sodique (Na-CMC) est un excipient d’origine végétale. C’est un dérivé de la cellulose naturelle présente dans les pulpes de plantes.

E470(i) – Stéarate de calcium

C’est un excipient synthétique, composé d’acide stéarique et de calcium.

E470(ii) – Stéarate de magnésium

Il est fabriqué à base de magnésium et d’acide stéarique ou palmitique.

E471 – Dibéhénate de glycérol

Cet excipient contient du glycérol et de l’acide béhénique. Cet additif est donc sans gluten.

E504(i) – Carbonate de magnésium

Soit il est extrait des roches sédimentaires, soit il est fabriqué synthétiquement.

E508 – Chlorure de potassium

Cet excipent est extrait de l’eau de mer ou de minerais de potasse.

E551 – Dioxyde de silicium

Appelé couramment « silice », le dioxyde de silicium est un minéral provenant de sable ou du quartz. Mais dans la majorité des cas, les fabricants le synthétisent à partir de l’oxygène et du silicium synthétique.

E553b – Talc alimentaire

C’est un additif d’origine minérale, provenant de roches métamorphiques et donc sans gluten.

E570 – Acide stéarique

Il est extrait de graisses animales ou végétales. En termes de matières végétales, les fabricants utilisent du coton, du coco, du soja, du tournesol…

Maltodextrine

La maltodextrine est fabriquée à base d’amidon de maïs, de blé, de riz, de pomme de terre ou de tapioca.

A noter : l’additif maltodextrine à base de blé convient parfaitement au régime sans gluten. Toute forme de protéine dans le blé est éliminée durant le processus de fabrication. Dans l’Annexe II du règlement (UE) N° 1169/2011 du 25 octobre 2011³‌, l’Autorité européenne a exclu la maltodextrine à base de blé de la liste des substances ou produits provoquant des allergies ou intolérances.

Gélules en cellulose HPMC

Ce sont des gélules végétales, fabriquées à partir de la cellulose modifiée avec du chlorure de méthyle et de l’oxyde de propylène.

Gélules en carraghénanes

Les carraghénanes sont des substances d’origine végétale, produites à base d’algues rouges sèches.

Gélules en pullulan

Le pullulan est produit à partir de plantes, de la gomme de guar et des extraits d’algues.

Gélules en gélatine

La gélatine est fabriquée à base de peau de poisson, de porc, de bœuf ou de volaille.

Quels sont les additifs qui en contiennent ?

Certains excipients alimentaires pourraient avoir plusieurs origines. En fonction des matières premières utilisées, ils pourraient, ou non, en contenir.

Conformément au règlement (UE) N° 1169/2011, les fabricants devraient signaler sur les étiquettes l’éventuelle présence de gluten dans les denrées alimentaires ou dans l’additif, même s’il ne s’agit que de traces. Pour les excipients, soit ils seraient accompagnés du nom de la céréale dont ils sont issus, soit on indiquerait tout simplement qu’ils contiennent cette substance.

E420(i) – Sorbitol

Cet excipient provient du traitement chimique du glucose d’origine végétale (des amidons modifiés). Ainsi, il est possible qu’il soit produit avec des céréales qui en contiennent.

E433 – Polysorbate 80

Il est produit à partir du sorbitol, d’un acide gras naturel (laurique, oléique, palmitique ou stéarique) et de l’oxyde d’éthylène.

Comme il contient du sorbitol, la présence de gluten, dans l’additif, ne peut pas être exclue.

Amidons de maïs et de blé

Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe deux types d’amidon :

• amidon natif, celui qui provient naturellement du blé ou du maïs ;
• amidon modifié, de l’amidon natif qui est traité physiquement, biologiquement ou chimiquement.

Les amidons utilisés comme additifs alimentaires sont tous du type « amidon modifié », bien que certains soient étiquetés comme « amidons » tout court. Le Codex Alimentarius⁴‌ les a regroupés sous un code E qui commence par « E14 » :

• E1400 (dextrines, amidon torréfié) ;
• E1401 (amidon traité à l’acide) ;
• E1402 (amidon traité en milieu alcalin) ;
• E1403 (amidon blanchi) ;
• E1404 (amidon oxydé) ;
• E1405 (amidon traité aux enzymes) ;
• E1410 (phosphate d’amidon) ;
• E1412 (phosphate de diamidon) ;
• E1413 (phosphate de diamidon phosphaté) ;
• E1414 (phosphate de diamidon acétylé) ;
• E1420 (amidon acétylé) ;
• E1422 (adipate de diamidon acétylé) ;
• E1440 (amidon hydroxypropylé) ;
• E1442 (phosphate de diamidon hydroxypropylé) ;
• E1450 (octényle succinate d’amidon sodique) ;
• E1451 (amidon oxydé acétylé) ;
• E1452 (octényle succinate d’amidon d’aluminium).

S’ils proviennent du blé, ces excipients contiendraient du gluten. Dans ce cas, les fabricants devraient indiquer sur les étiquettes : « amidon de blé » ou « amidon modifié de blé ».

Pour résumer

• Fraction de protéine insoluble dans l’eau, il est présent dans certaines céréales : le blé, l’épeautre, l’orge, le seigle, le kamut et l’avoine.
• Il fait partie des substances qui pourraient avoir un effet allergène chez certaines personnes.
• Les personnes hypersensibles, ainsi que celles atteintes de la maladie cœliaque, devraient bannir les aliments en contenant, afin de ne pas avoir des réactions allergiques.
• Certaines personnes qui ne souffrent pas de l’intolérance optent pour le régime sans gluten pour des raisons de bien-être.
• Protéine non essentielle pour l’organisme, elle peut donc être exclue de l’alimentation sans créer de problème pour la santé.
• Le degré de sensibilité à cette substance varie d’un cœliaque à un autre. Mais en moyenne, les personnes souffrant de cette intolérance pourraient supporter jusqu’à un seuil de 20 mg/kg de gluten.
• La réglementation oblige les fabricants à informer les consommateurs sur sa présence dans les denrées alimentaires. Ainsi, dans la liste des ingrédients, les excipients en contenant devraient être signalés sur les étiquettes.
• Les excipients fabriqués à base de blé, d’avoine, de seigle, d’orge, de kamut et d’épeautre en contiendraient.

En conclusion

L’exclusion du de cette substance de l’alimentation n’aurait pas d’effet néfaste sur la santé, si le régime alimentaire reste sain, varié et équilibré. Le plus difficile, c’est l’examen minutieux de la liste des ingrédients, notamment la détection d’un additif pouvant contenir du gluten. Certes, les produits labellisés « sans gluten » serait une bonne alternative. Mais ils coûteraient plus cher, et contiendraient beaucoup plus d’additifs alimentaires.

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• 1: 🔗 https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:016:0003:0005:FR:PDF
• 2: 🔗 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A32014R0828
• 3: 🔗 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32011R1169&from=DE
• 4: http://www.fao.org/gsfaonline/additives/index.html?lang=fr