Additif vegan

Le Veganisme est un mode de vie qui exclut la consommation ou l’utilisation de tout produit issu de l’exploitation animale. Le régime alimentaire ne doit donc pas contenir de viande, de poisson, de produits laitiers, d’œufs, de miel… Bien que cela semble réduire les possibilités d’alimentation, les adeptes de ce principe moral disposent toujours de bonnes alternatives : légumes, légumineuses, céréales, fruits secs… Le plus difficile, c’est de reconnaître ce qui se cache dans les additifs alimentaires. Alors, quel additif est vegan ? Quels excipients faut-il bannir ? Lesquels peuvent être douteux ?

Quels sont les excipients Vegan ?

Les excipients ci-après sont classés sûrs pour les personnes suivant un régime végétalien ou végétarien. Soit ils sont d’origine végétale ou minérale, soit ils sont des produits de synthèse.

E460 – Cellulose microcristalline

Appelé également « gel de cellulose », l’E460 est un dérivé de la cellulose, laquelle est issue de pulpes de matières végétales fibreuses. On peut l’extraire du coton, du bois ou du maïs.

E551 – Dioxyde de silicium

Il est aussi connu sous le nom de « silice », ou sous sa formule chimique « SiO2 ». Il peut avoir deux origines : soit il est produit synthétiquement, soit il est extrait d’un minéral, comme le sable ou le quartz. Dans les deux cas, il peut être qualifié d’additif Vegan.

 E171 – Dioxyde de titane

Le TiO2 est un excipient d’origine minérale, issu de l’extraction de l’ilménite ou de rutiles, et traité avec du sulfate ou du chlore.

A noter : l’utilisation de l’E171 dans les denrées alimentaires est interdite sur le sol français depuis le 1er janvier 2020, et ce pour une durée d’un an1.

E211 – Benzoate de sodium

Il s’agit du sel de sodium de l’acide benzoïque. C’est un excipient de synthèse, issu de la dissolution de l’acide benzoïque dans de la soude. L’acide benzoïque utilisé est généralement fabriqué à partir du toluène.

E202 – Sorbate de potassium

C’est le sel de potassium de l’acide sorbique. Il est produit de façon synthétique, en liant l’acide sorbique avec de l’hydroxyde de potassium.

Il est à noter que l’acide sorbique est d’origine végétale, produit à partir de baies de sorbier.

E341 – Phosphate dicalcique

Communément abrégé en DCP, le phosphate dicalcique est le sel provenant de la combinaison de l’acide phosphorique avec du dihydroxyde de calcium. C’est un additif synthétique, issu généralement du traitement de roches phosphatées naturelles, et donc vegan.

Gélules en cellulose HPMC

Ce sont des gélules fabriquées à partir de l’hypromellose, appelée aussi « hydroxypropylméthylcellulose (HPMC) ». L’HPMC (E464) est un dérivé de la cellulose, une substance d’origine végétale.

Gélules en pullulan

Le pullulan (E1204) est une matière issue de la fermentation naturelle des extraits de plantes, dont le tapioca et le maïs. Ces gélules ne contiennent donc aucun produit d’origine animale.

Gélules en carraghénanes

Elles sont fabriquées à partir des carraghénanes (E407), des matières extraites d’algues rouges. Le traitement de ces substances se fait par voie enzymatique, ce qui permet d’obtenir des gélules purement végétales.

E553b – Talc alimentaire

C’est un silicate de magnésium altéré naturellement. Il est extrait de roches métamorphiques, il s’agit donc d’un additif entièrement vegan.

Maltodextrine

Appelée aussi « malto-oligosaccharides », elle est obtenue via l’hydrolyse d’amidon (de maïs, de blé, de riz, de pomme de terre ou de tapioca). C’est donc un excipient d’origine végétale.

E504(i) – Carbonate de magnésium

On peut aussi l’appeler « magnésite ». On peut l’obtenir de deux façons : soit par extraction de roches sédimentaires, soit par synthèse dans une atmosphère de dioxyde de carbone.

E466 – Croscarmellose sodique

Connue également sous le nom de « gomme cellulosique » ou « carboxyméthylcellulose sodique », cette substance appartient au groupe des celluloses modifiées. Elle est de source végétale, mais produite de façon synthétique.

Amidons de maïs et de blé

Ils sont extraits du maïs ou du blé. Puis ils subissent des modifications physiques, chimiques, physico-chimiques ou biologiques pour être utilisables en tant qu’additifs alimentaires.

Tout au long de ce processus, aucune substance d’origine animale n’entre en contact avec les amidons modifiés.

E508 – Chlorure de potassium

Le KCl, appelé aussi « sylvine » ou « sel amer », peut avoir deux sources :

  • soit il est extrait de minerais de potasse, donc d’origine minérale ;
  • soit il est extrait de l’eau de mer, donc d’origine marine.

Ainsi, ce nutriment essentiel et additif convient parfaitement aux Vegan.

E170 – Carbonate de calcium

Ce sel inorganique essentiel est un excipient de synthèse, produit à partir de matières premières d’origine minérale : le calcaire naturel.

E420(i) – Sorbitol

C’est un polyol de synthèse, fabriqué à partir de glucose d’origine végétale (des amidons traités par voie enzymatique).

Quels sont ceux qui ne sont le pas ?

Les gélules en gélatine ne conviennent pas, car elles sont d’origine animale.

La gélatine est un ingrédient produit à partir de peau de bœuf, de porc, de volaille ou de poisson. Ces gélules sont donc d’origine animale.

Additif pouvant être vegan ou pas

Il existe des excipients qui parfois le sont et parfois ne le sont pas. Ce sont ceux qui peuvent être produits à partir de matières premières d’origine animale ou végétale.   

E570 – Acide stéarique

Dans la majorité des cas, cet acide gras saturé est extrait de graisses végétales (coton, coco, tournesol…). Dans ce cas, il est Vegan.

Mais il se pourrait qu’il soit aussi produit à partir de graisses animales, notamment de graisses de ruminants. Si tel est le cas, il n’est donc pas adapté.

E433 – Polysorbate 80

L’E433 est également connu sous le nom de « Tween 80 » ou « Monooléate de polyoxyéthylène sorbitane ». C’est un excipient synthétique, fabriqué à partir du sorbitol.

Le sorbitol est une substance d’origine végétale. Mais le processus transformation du sorbitol nécessite de l’acide gras. Et c’est la source de cet acide gras qui pourrait semer le doute chez les Vegan.

En général, les fabricants utilisent de l’acide oléique, palmitique ou linoléique. Or, ceux-ci peuvent être d’origine animale ou végétale.

E422 – Glycérine

On l’appelle aussi « glycérol ». Les industriels peuvent recourir à de divers procédés pour la produire :

  • de façon synthétique ;
  • par fermentation bactériologique ;
  • à partir d’huiles végétales ;
  • à partir de graisses animales.

Cet additif peut convenir aux Vegan seulement s’il est fabriqué selon l’un des 3 premiers processus.

E471 – Dibéhénate de glycérol

Cet excipient est le fruit de l’estérification du glycérol avec de l’acide béhénique. L’acide béhénique provient d’huile végétale, comme l’huile de moringa, d’arachide ou de colza. Mais c’est le glycérol qui présente un risque chez les Vegan, car il pourrait être d’origine animale, ou végétale, ou synthétique.

E470(i) – Stéarate de calcium

C’est un excipient de synthèse, composé d’acide stéarique et de calcium. Le calcium provient de la chaux ou du calcaire, donc d’origine minérale. L’acide stéarique peut être issu de graisses animales ou d’huiles végétales.

Donc, c’est seulement en fonction de la source de l’acide stéarique qu’on pourra déterminer si le stéarate de calcium est Vegan ou non.

E470(ii) – Stéarate de magnésium

C’est le sel de magnésium de l’acide stéarique. Le magnésium ne pose pas de problème, car il est d’origine minérale ou marine. C’est l’acide stéarique qui peut parfois provenir de graisses animales.

Pour résumer

  • Nombreux sont les excipients d’origine végétale, minérale, marine ou synthétique, adaptés aux personnes suivant ce type de régime alimentaire.
  • Ceux de source purement animale sont à bannir immédiatement.
  • Pour un additif pouvant être Vegan ou pas, il serait difficile de faire la différence sur les étiquettes. Dans la plupart des cas, l’excipient est seulement cité dans la liste des ingrédients, sans que les fabricants de denrées alimentaires ne mentionnent s’il est d’origine animale ou végétale.

En conclusion

Pour les Vegan, il serait plus prudent d’éviter la consommation des aliments contenant un additif d’origine douteuse. Il faudrait également doubler la vigilance lors de la lecture de la liste des ingrédients, car l’absence du nom de l’excipient sur les étiquettes (mention du numéro E seulement) pourrait induire les consommateurs en erreur.