Aspartame

L’aspartame (E951) est un additif synthétique, ajouté dans les aliments en tant qu’édulcorant ou exaltateur d’arôme. Mais il est pointé du doigt, sa consommation présenterait-elle un danger pour la santé humaine ? Alors, faudrait-il le bannir de l’alimentation ? Qu’en pensent les Autorités de sécurité alimentaire ?

En bref

Note globale
5 / 10
  • Naturalité
    L’aspartame est une molécule synthétique.
  • Toxicité supposée
    Son pouvoir sucrant est très fort. Il contient souvent des métaux lourds. Son effet cancérigène a été évoqué lors d’études, mais il est reconnu comme sûr par les autorités européennes et américaines.
  • Manifestation secondaire
    Il n’engendrerait pas de caries, ni d’augmentation de la glycémie.
  • Contre indication
    Il n’est pas autorisé pour les nourrissons et seulement à faibles doses pour les enfants. Il est déconseillé chez les personnes dépressives ou épileptiques.

Préferénces alimentaires

  • Additif naturel
    Synthétique
  • Additif non nano
    Non nano
  • Additif non OGM
    Peut être OGM
  • Additif utilisable en bio
    Non utilisable en bio
  • Additif sans gluten
    Convient aux régimes sans gluten
  • Additif Hallal
    Hallal
  • Additif vegan
    Convient aux régimes vegan

Qu’est-ce que l’aspartame ?

Appelé aussi « ester méthylique d’aspartyl-phénylalanine » ou APM, c’est un excipent purement artificiel. Sa formule chimique est C14H18N2O5. Il se présente sous forme de poudre cristalline blanche, inodore, légèrement soluble dans l’eau. Selon le Règlement (UE) N° 231/2012 de la Commission1, du 9 mars 2012, il pourrait contenir des impuretés :

  • de l’arsenic, jusqu’à 3 mg/kg ;
  • du plomb, jusqu’à 1 mg/kg ;
  • de l’acide 5-benzyl-3,6-dioxo-2-pipérazineacétique, jusqu’à 1,5 %.

Dans l’industrie agroalimentaire, il est utilisé comme :

  • édulcorant, pour conférer un goût sucré ;
  • exaltateur d’arôme, pour exalter le goût et/ou l’odeur naturels de la préparation.

C’est le seul édulcorant intense qui soit nutritif : il apporte 2 % de plus de calories que le sucre. Mais grâce à son pouvoir sucrant d’environ 200 fois plus fort que celui du sucre, l’aspartame (E951) peut être considéré comme hypocalorique.

En tant que substitut du sucre, il n’augmente pas le taux de la glycémie dans le sang. Ainsi, il est parfaitement adapté aux diabétiques.

Dans le tractus gastro-intestinal, il se dégrade rapidement, et libère de phénylalanine (50 %), de méthanol (10 %) et d’acide aspartique (40 %).

Quel danger lié à la consommation de l’aspartame ?

Ses composants seraient toxiques ?

Certaines études évoquent que sa consommation déclencherait un accouchement prématuré et le développement du cancer du poumon ou du foie.

Ce sont surtout les composants de l’aspartame qui sont réputés toxiques lorsqu’ils sont consommés à fortes doses :

  • la phénylalanine, qui déclencherait des troubles émotionnels, et entraverait le développement du fœtus chez les femmes enceintes souffrant de phénylcétonurie (PCU) ;
  • le méthanol, qui favoriserait la formation du cancer ;
  • l’acide aspartique, qui pourrait attaquer le système nerveux et provoquer des crises d’angoisse, de l’hyperactivité.

Ainsi, il est à éviter chez les personnes ayant un syndrome dépressif ou épileptique.

A noter : la phénylalanine et l’acide aspartique sont des acides aminés qui peuvent être apportés par l’alimentation (dans les protéines).Quant au méthanol, il peut être produit naturellement par l’organisme, et est présent dans certains fruits et légumes, ainsi que dans des spiritueux fait maison.

Qu’en pensent les Autorités de sécurité alimentaire ?

Il semble que l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) et la FDA (Autorité américaine) auraient mené des évaluations très exhaustives des risques associés à sa consommation. Selon l’EFSA, l’aspartame et ses produits de dégradation seraient sûrs pour la consommation humaine aux niveaux actuels d’exposition2. La FDA a également approuvé sa sécurité pour la population générale, sous certaines conditions3 4.

D’après le groupe scientifique de l’EFSA, il ne serait ni génotoxique ni cancérogène. Il n’affecterait pas le cerveau, ni le système nerveux, ni le comportement, ni le fonctionnement cognitif chez les adultes et les enfants. Et si la DJA est respectée, sa consommation, en plus de la phénylalanine alimentaire, ne présenterait pas de risque pour le développement du fœtus5.

Les scientifiques ont conclu à :

  • une faible toxicité aiguë ;
  • l’absence d’effet toxique significatif pour les études subaiguës et subchroniques ;
  • l’absence de mutagénicité dans les systèmes bactériens.

Alors, jusqu’à quelle dose peut-on consommer ?

L’analyse approfondie de toutes les données toxicologiques disponibles a permis à l’EFSA de fixer la DJA de 40 mg/kg pc/jour pour l’aspartame (E951).

A priori, cette dose maximale protégerait adéquatement la population générale, sauf les personnes souffrant de la pathologie héréditaire appelée« phénylcétonurie (PCU) » qui devraient réduire considérablement leur consommation de phénylalanine.

Dans quels produits alimentaires peut-on le trouver ?

D’après le Codex Alimentarius6, il peut être présent dans :

  • les aliments diététiques ;
  • les amuse-gueules ;
  • les assaisonnements et condiments ;
  • les sucres et sirops ;
  • les boissons, alcoolisées ou non, y compris les boissons chaudes, les boissons pour sportifs et les boissons énergétiques ;
  • les compléments alimentaires ;
  • les concentrés pour nectar de fruits ou de légumes ;
  • les nectars de fruits ou de légumes ;
  • les confiseries, dures ou tendres ;
  • les confitures, gelées et marmelades ;
  • les céréales pour petit déjeuner ;
  • les desserts ;
  • les pâtes à tartiner ;
  • les produits à base de cacao ;
  • les produits de boulangerie ;
  • les décorations, nappages et sauces sucrées ;
  • les garnitures à base de fruits ;
  • le fromage frais ;
  • les fruits et produits à base de fruits ;
  • les légumes et produits à base de légumes ;
  • les glaces de consommation ;
  • les gommes à mâcher ;
  • les moutardes, sauces et vinaigres ;
  • les potages et bouillons ;
  • le poisson et les produits de la pêche ;
  • les édulcorants de table.

Son utilisation dans les édulcorants de table est autorisée dans le respect des bonnes pratiques de fabrication (BPF). Mais dans les autres denrées alimentaires, sa concentration maximale est limitée, variant de 300 à 10.000 mg/kg. Il est interdit dans les produits bio et les aliments pour nourrissons et enfants en bas âge.

Pour résumer

  • L’aspartame (E951) est un édulcorant artificiel nutritif, dont la valeur calorique est de 2 % de plus de celle du sucre.
  • Il peut sucrer jusqu’à 200 fois plus intensément que le sucre, d’où son utilisation massive comme substitut du sucre, dans les préparations sans sucre et/ou hypocaloriques.
  • Il peut également être utilisé comme exaltateur d’arôme.
  • Dans l’organisme, il est hydrolysé en phénylalanine, méthanol et acide aspartique.
  • C’est un excipient controversé, fortement accusé d’être cancérogène, neurotoxique et reprotoxique.
  • Selon l’EFSA, cet additif ne présenterait pas de danger si l’on respecte la DJA de 40 mg/kg pc/jour. Mais cette DJA ne s’appliquerait pas chez les personnes souffrant de phénylcétonurie.
  • Son utilisation est soumise à des restrictions : limitation de concentration maximale sauf dans les édulcorants de table, interdiction dans l’agriculture biologique et l’alimentation infantile.

En conclusion

Bien que les autorités aient conclu que l’aspartame ne serait pas dangereux pour la santé humaine, la prudence est toujours de mise. Il vaudrait mieux l’éviter au maximum, et privilégier plutôt les matières sucrantes naturelles.