Carbonate de potassium

Le carbonate de potassium (K2CO3) est un excipient courant dans l’industrie agroalimentaire. Sur les étiquettes, on peut aussi le reconnaître par son code : E501a. Mais à quoi sert-il exactement? Quelles sont ses vertus ? La consommation de cet additif est-elle vraiment sans risques ?

En bref

Note globale
8 / 10
  • Naturalité
    Il peut être naturel issu de roches. Mais la plupart du temps, il est de synthèse (potasse + CO2). Aucun solvant n’est utilisé pour sa fabrication. Il peut aussi être nano.
  • Toxicité supposée
    Il ne présente pas de toxicité.
  • Manifestation secondaire
    Il ne présente pas d’effets négatifs sur la santé.
  • Contre indication
    Il peut être pris par tous, même les nourrissons. Les personnes en insuffisance rénale ne doivent pas prendre de potassium.

Préferénces alimentaires

  • Additif naturel
    Synthétique le plus souvent
  • Additif non nano
    Non nano
  • Additif non OGM
    Non OGM
  • Additif utilisable en bio
    Utilisable en bio
  • Additif sans gluten
    Convient aux régimes sans gluten
  • Additif Hallal
    Hallal
  • Additif vegan
    Convient aux régimes vegan

Qu’est-ce que le carbonate de potassium ?

Également appelé « potasse des Anciens » ou « carbonate de potasse », il s’agit du sel de potassium de l’acide carbonique. Il est essentiellement composé de carbonate et de potassium, des substances qui jouent des rôles clés pour le fonctionnement de l’organisme humain.

Il se présente sous forme d’une poudre blanche, dont l’aspect à l’état naturel ressemble à celui du sel blanc. Il est hygroscopique et très soluble dans l’eau.

Sur le plan commercial, il est produit à partir du mélange chimique d’une molécule dioxyde de carbone (CO2) et de deux molécules d’hydroxyde de potassium (2KOH), appelée potasse. La réaction permet d’obtenir de l’eau (H2O) et du carbonate de potassium (K2CO3). Cet excipient figure dans la liste des additifs alimentaires autorisés du Codex Alimentarius, sous le numéro E 501a. D’après le Règlement (UE) N° 231/2012 de la Commission, du 9 mars 2012, il devrait respecter certaines exigences en termes de pureté1.

Il ne devrait contenir :

  • pas plus de 3 mg/kg d’arsenic ;
  • pas plus de 2 mg/kg de plomb ;
  • pas plus de 1 mg/kg de mercure.

A quoi sert-il ?

Il peut être utilisé :

  • dans les denrées alimentaires, comme additif alimentaire ;
  • en tant que médicament, pour assurer l’équilibre du sodium et du potassium dans le sang ;
  • comme engrais pour un sol acide ;
  • dans les solvants et les diluants ;
  • en tant que fongicide, pour lutter contre l’oïdium dans le jardin et le potager ;
  • dans la fabrication des verres crowns, des cires, des extincteurs…

Dans l’industrie agroalimentaire, le carbonate de potassium (K2CO3) est un excellent :

  • régulateur d’acidité, pour mieux contrôler le degré d’acidité d’une préparation ;
  • agent levant, pour aérer la préparation et augmenter son volume ;
  • stabilisant, en maintenant la dispersion homogène des ingrédients ;
  • support d’additifs, permettant une meilleure utilisation des arômes et des colorants.

Il est le responsable de la gazéification des eaux gazeuses, et de l’effervescence des comprimés.

Selon les dispositions de la NGAA2 (Norme générale des additifs alimentaires), il peut se trouver dans :

  • les laits ;
  • les boissons à base de lait, de céréales et de grains ;
  • les crèmes ;
  • le fromage ;
  • les glaces ;
  • le lactosérum ;
  • les matières grasses ;
  • le poisson et les produits de la pêche ;
  • la viande ;
  • les boyaux comestibles ;
  • les produits à base de fruits et de légumes ;
  • certains aliments pour nourrissons ;
  • les pâtes et les  nouilles ;
  • la confiserie ;
  • les produits de boulangerie ;
  • les édulcorants de table ;
  • les sauces, épices, assaisonnements et condiments ;
  • les levures ;
  • les aliments diététiques ;
  • les compléments alimentaires ;
  • le vin et les boissons alcoolisées.

Dans la majorité des cas, il est autorisé selon le principe du quantum satis. Mais sa concentration maximale devrait être limitée à :

  • 2.000 mg/kg dans les préparations pour nourrissons et les préparations pour nourrissons destinées à des usages médicaux particuliers ;
  • 11.000 mg/kg dans les pâtes et nouilles fraîches.

Compte tenu du Règlement (CE) N° 889/2008 de la Commission3, du 5 septembre 2008, il est autorisé dans les produits bio d’origine végétale.

Peut-on le consommer sans risques ?

Aucun danger pour la santé

Le carbonate de potassium semble être totalement inoffensif. Ni l’ion carbonate, ni l’ion potassium, ne sont considérés comme cancérigènes, ni mutagènes. Selon la FDA (Food and Drug Administration), c’est une substance spécifique considérée comme GRAS4 (généralement reconnue comme sûre), à utiliser dans le respect des bonnes pratiques de fabrication (BPF).

Aucune limitation de dose journalière

On le sait, le potassium est un minéral indispensable pour le bon fonctionnement de l’organisme. Il agit pour :

  • la régulation des fonctions cardiaques et la réduction de la pression sanguine ;
  • la réactivité du système nerveux et des muscles ;
  • le contrôle de la quantité d’eau dans l’organisme, de l’équilibre acide/basique.

Mais un excès pourrait être dangereux.5 Une hyperkaliémie déclencherait une faiblesse généralisée, des nausées, des vomissements, de la diarrhée, voire des arythmies cardiaques.

Heureusement, l’apport en potassium issu de la consommation du carbonate de potassium en tant qu’additif alimentaire est très infime. Le potassium est plutôt en abondance dans le chocolat, les fruits, les légumes, les lentilles et les pois. Ainsi, le Comité du Codex n’a pas jugé nécessaire de spécifier une DJA6 (dose journalière admissible) lorsqu’il est utilisé comme additif alimentaire. Il ne présenterait pas de problème de sécurité pour la santé humaine même consommé à forte dose.

Pour résumer

  • Le carbonate de potassium (E501a) est un excipient synthétique, issu du mélange d’hydroxyde de potassium et de dioxyde de carbone.
  • Il peut être utilisé dans de nombreux domaines, dont la cosmétique, l’agroalimentaire et l’industrie pharmaceutique.
  • On peut le trouver dans diverses catégories d’aliments, y compris dans les produits bio et dans certaines préparations infantiles.
  • Sa concentration maximale n’est limitée que dans les préparations pour nourrissons et les pâtes fraîches.
  • Utilisé comme additif alimentaire, il ne peut pas être considéré comme source de potassium. Il n’apporterait que de très faibles quantités de potassium.
  • Aucune DJA n’a été fixée pour cet additif alimentaire.
  • D’après les Autorités de sécurité alimentaires, sa consommation ne présenterait pas de risques pour la santé humaine.

En conclusion

A priori, utilisé comme additif alimentaire, il serait inoffensif. Il fait partie des excipients synthétiques autorisés dans l’agriculture biologique et dans l’alimentation infantile. Toutefois, il serait toujours plus prudent de limiter la consommation d’aliments ultra-transformés contenant beaucoup d’additifs synthétiques.