Acésulfame K

L’acésulfame K ou de potassium (E950), ou « Ace-K », est un édulcorant de synthèse. C’est également un exhausteur de goût très prisé dans l’industrie agroalimentaire. Mais de quoi est-il composé ? Est-il réellement cancérigène ou dangereux pour l’homme, comme on le suspecte ? Quels sont les risques potentiels liés à la consommation de cet additif ?

En bref

Note globale
5 / 10
  • Naturalité
    Il s’agit d’une molécule synthétique.
  • Toxicité supposée
    Son pouvoir sucrant est très fort. Il contient souvent des métaux lourds.
  • Manifestation secondaire
    Il n’engendrerait pas de caries, ni d’augmentation de la glycémie.
  • Contre indication
    Il n’est pas autorisé pour les nourrissons et seulement à faibles doses pour les enfants. Il est déconseillé pour les personnes présentant des troubles de la glycémie.

Préferénces alimentaires

  • Additif naturel
    Synthétique
  • Additif non nano
    Non nano
  • Additif non OGM
    Peut être OGM
  • Additif utilisable en bio
    Non utilisable en bio
  • Additif sans gluten
    Convient aux régimes sans gluten
  • Additif Hallal
    Hallal
  • Additif vegan
    Convient aux régimes vegan

Définition

L’acésulfame K ou de potassium (E950), appelé aussi « Ace-K », est le sel de potassium de 2,2-dioxyde de 3,4-dihydro-6-méthyl-1,2,3-oxathiazine-4-one. C’est une substance purement synthétique. Sa formule chimique est C4H4KNO4S.

C’est un édulcorant intense sans calories, avec un pouvoir sucrant environ 200 fois plus élevé que celui du sucre de table. Il se présente sous forme de poudre cristalline inodore, de couleur blanche. Il peut avoir un arrière-goût amer, ce qui conduit parfois les industriels à l’associer à d’autres édulcorants. Il peut contenir des résidus toxiques, dont la teneur maximale est limitée par le Règlement (UE) N° 231/2012 de la Commission :

  • des fluorures (pas plus de 3 mg/kg) ;
  • du plomb (pas plus de 1 mg/kg) ;
  • du mercure (pas plus de 1 mg/kg).

Il est absorbé par l’organisme humain, mais ne subit aucune transformation. Il est évacué intact dans les urines.

A quoi sert-il ?

En général, il est utilisé comme :

  • édulcorant, pour donner un goût sucré à une préparation ;
  • exhausteur de goût, pour exalter l’arôme naturel de l’aliment.

Selon les dispositions de la NGAA (Norme générale sur les additifs alimentaires), il peut être présent dans diverses catégories de denrées alimentaires, dont :

  • les aliments diététiques ;
  • les compléments alimentaires ;
  • les amuse-gueules ;
  • les sucres et sirops ;
  • les boissons alcoolisées, les boissons à base d’eau aromatisée ou de lait,les  boissons chaudes à base de céréales et de grains ;
  • le nectar de fruits ou de légumes et les concentrés pour nectar de fruits ou de légumes ;
  • les confiseries ;
  • les nougats et pâtes d’amande ;
  • le pain et les produits de boulangerie ordinaire ;
  • les produits de boulangerie fine ;
  • les confitures, gelées et marmelades ;
  • les céréales pour petit déjeuner ;
  • les desserts lactés ou à base d’œufs, de céréales, d’amidon, de fruits, de matière grasse ;
  • les décorations ;
  • les fruits confits, cuits, secs, surgelés ou conservés ;
  • les légumes conservés ;
  • les glaces de consommation ;
  • le chewing-gum ;
  • les moutardes, fines herbes, épices, assaisonnements et condiments ;
  • les potages et bouillons ;
  • le poisson et les produits de la pêche ;
  • les produits à base de fruits ou de légumes ;
  • les édulcorants de table.

La concentration maximale autorisée varie d’un aliment à un autre, allant de 110 à 5.000 mg/kg. Ce sont seulement les édulcorants de table qui peuvent contenir de l’acésulfame K selon le principe du quantum satis.

Toxicité : l’acésulfame K est-il dangereux pour l’homme ?

La législation

Selon la FDA (Food and Drug Administration), il peut être utilisé en toute sécurité dans les aliments en général, sauf dans la viande et la volaille.

En Europe, il est interdit dans les produits bio et dans les préparations destinées aux jeunes enfants. Mais en 2016, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a adopté un avis favorable pour la proposition d’extension de l’utilisation de cet édulcorant dans les aliments diététiques à des fins médicales spéciales (FSMP) destinés aux jeunes enfants de 1 à 3 ans.

D’après cette Autorité, l’utilisation ne devrait pas poser de problème de sécurité si :

  • sa concentration est limitée à 9 mg/g de protéines, jusqu’à 450 mg/kg dans le produit final reconstitué (FSMP) ;
  • l’enfant ne consomme pas plus de 10 g de protéines par jour.

Quelle est la dose journalière à ne pas dépasser ?

En 1990, le Comité d’experts mixtes FAO/OMS sur les additifs alimentaires (JEFCA) a fixé une dose journalière acceptable (DJA) de 15 mg/kg pc/jour pour cet additif. Mais suite à la réévaluation effectuée par le Comité scientifique de l’alimentation humaine de l’Union européenne, une nouvelle DJA a été spécifiée : 9 mg/kg pc/jour.

Est-il vraiment cancérigène ?

Il a mauvaise réputation, selon laquelle il induirait des cancers. D’après les chercheurs, de très fortes doses d’acésulfame K pourraient effectivement déclencher un effet cancérigène chez les animaux.

Mais les humains ne seraient pas exposés à ce risque, car la quantité autorisée dans les aliments est limitée. Et la dose jugée dangereuse pour la cancérogénicité serait trop élevée pour être atteinte par un humain, même avec une forte consommation d’aliments en contenant.

Ni risques ni bénéfices ?

Aucun risque potentiel ne serait associé à l’acésulfame K. Il ne déclencherait pas la formation de caries dentaires. Il ne stimulerait pas la sécrétion d’insuline, et n’aurait donc pas d’impact sur le taux de la glycémie dans le sang.

D’un autre côté, il n’apporterait aucun bénéfice pour la santé. Il ne pourrait pas être utilisé pour le contrôle de la glycémie. Il n’aurait pas non plus de vertu amincissante.

Pour résumer

  • L’acésulfame K (E950) est un additif synthétique, utilisé dans l’industrie agroalimentaire en tant qu’édulcorant ou exhausteur de goût.
  • Il peut sucrer jusqu’à 200 fois plus intensément que le sucre blanc.
  • Il est utilisé comme substitut du sucre, notamment dans les aliments hypocaloriques ou sans sucre. Il n’a aucune valeur calorique.
  • On peut le trouver dans une large gamme d’aliments, sauf dans la viande et la volaille.
  • D’après les Autorités, cet excipient ne serait pas cancérigène pour les humains.
  • Il conviendrait parfaitement aux diabétiques. Il n’augmenterait pas le taux de la glycémie dans le sang.
  • Il n’aurait non plus aucun effet néfaste pour la santé bucco-dentaire.
  • Mais une DJA devrait être respectée : 9 mg/kg pc/jour.

En conclusion

A priori, il serait un additif inoffensif si l’on respecte la DJA fixée. Toutefois, les enfants peuvent facilement atteindre cette DJA, étant donné leur poids corporel plus faible. Ainsi, il serait plus prudent de limiter la consommation d’aliments en contenant, notamment chez les enfants.