Benzoate de sodium

Le benzoate de sodium, qui porte le numéro de code « E211 », est également appelé « sobenate » ou « sel de sodium de l’acide benzoïque ». C’est un excipient organique, traité chimiquement à partir d’acide benzoïque synthétique. Quelle utilisation ? Quels risques pour la santé ? Représente-t-il un danger pour les enfants ?

En bref

Note globale
3 / 10
  • Naturalité
    Le benzoate de sodium est une substance synthétisée.
  • Toxicité supposée
    Cette molécule est suspectée de causer différents troubles variés. On manque de données pour les infirmer.
  • Manifestation secondaire
    Des manifestations allergiques, cutanées et digestives ont été rapportées.
  • Contre indication
    Il n’est pas autorisé pour les nourrissons et les enfants en bas âge.

Préferénces alimentaires

  • Additif naturel
    Synthétique
  • Additif non nano
    Non nano
  • Additif non OGM
    Non OGM
  • Additif utilisable en bio
    Non utilisable en bio
  • Additif sans gluten
    Convient aux régimes sans gluten
  • Additif Hallal
    Convient aux régimes Hallal
  • Additif vegan
    Convient aux régimes Vegan

Qu’est-ce que c’est ?

Appartenant à la famille des benzoates, il est le sel qui est lié chimiquement à l’acide benzoïque par le biais du sodium. C’est une substance de synthèse, connue sous le numéro de code E211.

Pour fabriquer le benzoate de sodium, il suffit de dissoudre de l’acide benzoïque dans une solution d’hydroxyde de sodium (la substance appelée couramment « soude »). L’excipient ainsi produit prend alors la forme de granulés ou d’une poudre blanche cristalline.

Certains fruits, dont les canneberges, les airelles et les pruneaux, ainsi que des produits laitiers fermentés contiennent naturellement de l’acide benzoïque.

Mais dans le domaine industriel, on peut produire de l’acide benzoïque de 3 manières différentes :

  • soit en utilisant l’oxyde de vanadium comme catalyseur pour faire oxyder du naphtalène en anhydride phtalique. Ce dernier sera ensuite décarboxylé ;
  • soit en faisant oxyder du toluène avec de l’acide nitrique ;
  • soit en pratiquant l’hydrolyse sur du trichlorobenzène.

Quelle utilisation ?

Dans l’industrie agroalimentaire, le benzoate de sodium ou E211 est généralement utilisé comme conservateur alimentaire. En effet, il dispose de deux vertus qui agissent de concert pour ralentir la dégradation des aliments :

  • antifongique, lui permettant d’empêcher la croissance des levures et des moisissures ;
  • bactériostatique, lui permettant de stopper la croissance bactérienne.

Mais pour qu’il soit plus efficace, cet additif est souvent associé avec du sorbate de potassium.

Il peut être ajouté dans diverses catégories d’aliments et de boissons, dont les bières sans alcool, les confitures, les légumes séchés, cuits ou frits.

Dans l’industrie pharmaceutique, cet excipient est un :

  • antiseptique, pour lutter contre le développement des bactéries ;
  • expectorant, pour éliminer les sécrétions bronchiques.

Le benzoate de sodium représente-t-il un danger pour la santé humaine ?

La législation

Cet additif n’est pas autorisé dans l’alimentation biologique, étant donné qu’il s’agit d’une substance synthétique. Toutefois, il est bien autorisé en bio dans le domaine des cosmétiques.

On ne peut non plus l’utiliser dans les préparations pour nourrissons et enfants en bas âge.

Quels risques pour la santé ?

Il semblerait que l’E211 soit un facteur de risque :

  • d’affaiblissement du système immunitaire ;
  • d’irritation oculaire chez l’adulte ;
  • d’allergies ;
  • d’asthme ;
  • de trouble digestif1 ;
  • de trouble comportemental2 ;
  • d’insomnie ;
  • d’hyperactivité et troubles du déficit de l’attention chez l’enfant3 ;
  • de leucémie ;
  • de cancerogénèse4 ;
  • de réactions cutanées (urticaires, prurits).

L’EFSA (Agence européenne sur la sécurité des aliments) a réalisé une réévaluation de cet additif 5en 2016. Elle a conclu que la toxicité de cet excipient serait faible, et qu’il ne présenterait aucune indication de cancérogénèse.

Quoi qu’il en soit, il est fortement déconseillé de l’associer avec de la vitamine C. En effet, le mélange de benzoate de sodium et d’acide ascorbique entraîne la formation de benzène, qui serait potentiellement cancérigène.

Augmentation du niveau d’hyperactivité chez les enfants ?

L’étude de Southamptom, publiée en 20076, indiquait que son ingestion associée à des colorants alimentaires aurait un effet sur l’hyperactivité chez les enfants. L’EFSA a évalué cette étude et a indiqué que les preuves étaient limitées.

Selon cette autorité européenne, les effets négatifs ne constitueraient une gêne ni sur les fonctions intellectuelles des enfants, ni sur leur travail scolaire. Les recherches ne permettaient pas non plus d’évaluer si toute la population infantile serait sensible à cet additif.

Allergies et hypersensibilité ?

Les risques d’allergies et d’hypersensibilité ne sont pas dus à l’ingestion orale (via l’alimentation) de benzoate de sodium. Ce sont les produits cosmétiques contenant cet additif, tels les gels douche et les shampoings, qui seraient à l’origine de l’eczéma et des démangeaisons.

Dose maximale autorisée ?

Aux Etats-Unis, la concentration maximale dans les denrées alimentaires ne doit pas dépasser 0,1 % (1 000 mg/kg).

En Europe, la quantité maximale autorisée dans les aliments dépend de la catégorie de la denrée7, variant de 150 mg/kg (0,015 %), dans les boissons à base d’eau aromatisée et les boissons concentrées, à 5 000 mg/kg (0,5 %) dans les produits à base d’œufs liquides.

Pour ce qui est de la dose journalière autorisée (DJA), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a fixée à 0,5 mg/kg pc8, donc variable en fonction de la masse corporelle des consommateurs. Toutefois, force est de constater qu’il est difficile de respecter cette DJA, surtout chez les enfants qui sont de gros consommateurs d’aliments contenant du benzoate de sodium (yaourts, confiseries, chewing-gum…).

Pour résumer

  • Le benzoate de sodium (E211) est un additif alimentaire d’origine organique, produit chimiquement et synthétiquement.
  • Il est utilisé comme conservateur dans les denrées alimentaires et les cosmétiques. Mais il sert d’antiseptique et d’expectorant dans le domaine pharmaceutique.
  • Cet additif peut être utilisé dans diverses catégories d’aliments, sous conditions de limite maximale. Mais il n’est pas autorisé dans l’alimentation bio, ni dans les préparations infantiles.
  • De nombreuses études stipulent qu’il serait cancérogène, et qu’il provoquerait des problèmes comportementaux, digestifs ou respiratoires.
  • La Commission européenne indique que cet additif ne constituerait pas de risque de cancérogénèse, et qu’il ne serait associé qu’à un faible niveau de toxicité.
  • L’EFSA n’écarte pas l’effet sur l’hyperactivité chez certains enfants, mais indique qu’il s’agirait d’un léger trouble qui n’affecterait pas les capacités intellectuelles de l’enfant, ni sa scolarité.

En conclusion

Le benzoate de sodium, utilisé comme additif alimentaire (E211), est un produit de synthèse. Il ne serait cancérogène que lorsqu’il est mélangé avec de l’acide ascorbique (vitamine C). Son degré de toxicité est jugé faible, portant notamment sur l’augmentation du niveau d’hyperactivité de certains enfants. Il est ainsi conseillé de limiter la consommation des aliments contenant cet excipient.