Glycérine

La glycérine est aussi appelée « trihydroxypropane » ou « glycérol », qui porte le numéro E422. Il s’agit d’un additif alimentaire très courant. Mais à quoi sert-elle ? Quelles sont ses propriétés ? Est-elle vraiment inoffensive pour la santé ? Quels sont les risques liés à sa consommation ?

En bref

Note globale
6 / 10
  • Naturalité
    Si elle n’est pas spécifiée, la glycérine peut être soit végétale, soit animale, soit de synthèse.
  • Toxicité supposée
    Aucune toxicité n’est rapportée. Mais sa fabrication chimique peut engendrer des composés toxiques. La glycérine végétale peut être issue d’OGM.
  • Manifestation secondaire
    Aucun effet secondaire n’a été constaté. A forte dose, elle a un effet laxatif.
  • Contre indication
    Elle est contre-indiquée pour les nourrissons.

Préferénces alimentaires

  • Additif naturel
    Naturel ou synthétique
  • Additif non nano
    Non nano
  • Additif non OGM
    Peut être OGM
  • Additif utilisable en bio
    Utilisable en bio
  • Additif sans gluten
    Convient aux régimes sans gluten
  • Additif Hallal
    Peut être non Hallal
  • Additif vegan
    Peut ne pas convenir aux régimes Vegan

Définition

Elle est listée dans le Codex Alimentarius1 sous le nom de « glycérol », avec le code E422. Sa formule chimique est de C3H8O3. Elle est composée de triglycérides, et est présente naturellement dans les huiles et les graisses animales ou végétales.

Elle peut avoir plusieurs origines :

  • soit elle est végétale, produite à partir de graisses ou d’huiles (d’olive, de colza, de palme, de maïs, de soja…) ;
  • soit elle est d’origine animale, fabriquée à partir de graisses animales ;
  • soit elle est synthétisée chimiquement ;
  • soit elle est obtenue via une fermentation bactériologique.

Pour les spécificités de la glycérine végétale, se rapporter à l’article correspondant. Si le produit mentionne simplement « glycérine », il est impossible d’en déduire sa source.

Elle prend la forme d’un liquide légèrement huileux, incolore, avec un goût un peu sucré et une odeur légèrement caractéristique, sans être âpre ni désagréable.

A quoi sert-elle ?

La glycérine (E422) peut être utilisée dans :

  • les denrées alimentaires ;
  • les produits pharmaceutiques ;
  • les cosmétiques ;
  • les explosifs ;
  • les encres et produits d’impression.

Dans l’industrie agro-alimentaire, elle sert généralement comme :

  • épaississant ;
  • humectant ;
  • émulsifiant ;
  • anti-congelant.

D’après le Codex Alimentarius, elle peut être ajoutée dans de différentes catégories alimentaires, dont :

  • les sucres et sirops ;
  • les boissons chaudes à base de céréales et de grains ;
  • les produits laitiers ;
  • les fromages et produits similaires ;
  • les poissons et produits de la pêche ;
  • les produits à base d’œufs ;
  • les légumes et produits à base de légumes ;
  • les pâtes et nouilles ;
  • les succédanés de sel ;
  • les viandes ;
  • les matières grasses et desserts à  base de matière grasse ;
  • les confiseries ;
  • les produits de boulangerie ;
  • les céréales et produits à base de céréales et d’amidon ;
  • les assaisonnements, épices, condiments, sauces, potages et bouillons ;
  • les boissons maltées, vins et hydromel ;
  • les boissons alcoolisées ;
  • les amuse-gueules.

Aucune concentration maximale n’est imposée lors de l’ajout de la glycérine dans ces aliments. Les fabricants peuvent utiliser la quantité qu’ils jugent nécessaire dans chaque préparation, mais dans le respect de la bonne pratique de fabrication2 (BPF).

La consommation de la glycérine représenterait-elle un danger ?

La législation

Dans l’Union européenne et aux Etats-Unis, seule la variété végétale est autorisée dans la filière bio.

Cependant, elle est interdite dans l’alimentation infantile.

Contient-elle des résidus génotoxiques et cancérigènes ?

Il semble que le glycérol pourrait être contaminé par :

  • du glycidol, une substance classée par le groupe CONTAM de l’EFSA comme cancérigène et génotoxique ;
  • de l’épichlorhydrine, une molécule classée par l’IARC (International Agency fir Research on Cancer) comme probablement cancérogène au grade 2A ;
  • de l’éthylène glycol, du dioxane ou de l’aniline, lesquels sont concernés par la toxicologie.

Mais selon l’EFSA, lors de la réévaluation du glycérol3 en 2017, cet excipient ne présenterait de préoccupation ni sur le plan génotoxicité, ni sur le plan cancérogénicité. Le processus de fabrication permettrait de limiter le niveau des résidus génotoxiques et cancérigènes à une marge d’exposition strictement supérieure à 10.000. Ce qui est largement sécuritaire.

Serait-elle transgénique ?

Il se pourrait que la glycérine végétale soit issue d’oléagineux transgéniques. Néanmoins, elle peut être issue de matières premières cultivées sans modification génétique. Il n’est pas évident de faire la différence sur les étiquettes. En effet, les fabricants peuvent ne pas mentionner la présence d’OGM tant que celui-ci est inférieur à 0,94%.

Nous vous conseillons alors de privilégier des produits bio ou étiquetés « sans OGM ». La réglementation bio interdit l’utilisation d’OGM. Selon la FDA (Food and Drug Administration), les aliments issus de plantes génétiquement modifiées seraient sans danger5.

Serait-elle inoffensive ?

Le groupe scientifique de l’EFSA (Autorité européenne sur la sécurité des aliments) a estimé que cette substance serait inoffensive lorsqu’elle est utilisée comme additif alimentaire. Sa toxicité aiguë serait faible, et les études effectuées sur la toxicité pour la reproduction n’auraient révélé aucun effet indésirable. La FDA considère la glycérine comme GRAS (généralement reconnue comme sûre) lorsqu’elle est utilisée selon les bonnes pratiques de fabrication.

Aucune dose maximale journalière (DJA) n’a été spécifiée par les autorités. Toutefois, il paraît qu’une forte dose pourrait déclencher l’effet laxatif, et causer des problèmes de santé, comme de la diarrhée, des flatulences, des maux de tête ou de l’hyperglycémie.

Pour les nourrissons et les enfants en bas âge ?

Selon l’EFSA, la dose minimum requise pour assurer l’efficacité thérapeutique serait de 125 mg/kg pc/heure.

Chez les nourrissons et les enfants en bas âge, cette dose pourrait être atteinte avec l’équivalent d’un peu moins que le volume d’une boîte de boisson aromatisée (donc, moins de 330 ml).

Pour résumer

  • La glycérine ou E422 est un additif alimentaire qui peut être : soit synthétique, soit 100 % végétale (produite à partir de graisses et d’huiles végétales), soit d’origine animale (fabriquée à partir de graisses animales).
  • Les industriels peuvent l’ajouter dans une large gamme de denrées alimentaires, généralement avec le principe du « Quantum Satis », mais dans le respect des bonnes pratiques de fabrication.
  • Elle est autorisée en bio, seulement si elle est d’origine végétale.
  • Elle est interdite dans les préparations pour nourrissons et enfants en bas âge. Mais si nécessaire, dans le cadre d’une thérapie, ce groupe de population pourrait en consommer, mais à dose réduite.
  • Certains chercheurs auraient prouvé que des substances toxiques pourraient contaminer le glycérol. Mais d’après les autorités, les étapes de production de cet excipient permettraient de limiter les résidus cancérigènes et génotoxiques, avec une marge de sécurité de 10000.
  • Il se pourrait qu’elle soit produite avec des huiles issues d’oléagineux OGM. Vous pouvez alors privilégier des produits bio ou ceux étiquetés « sans OGM ».
  • Selon l’EFSA, cet additif ne présenterait qu’une faible toxicité aiguë. Il serait inoffensif sur le plan cancérogénicité, génotoxicité et toxicité pour la reproduction.
  • Une consommation à haute dose provoquerait un effet laxatif et des problèmes gastro-intestinaux.

En conclusion

Selon les autorités, la consommation de la glycérine en tant qu’additif alimentaire ne devrait poser aucun problème de sécurité. Toutefois, bien qu’aucune limite journalière n’ait été établie, il serait plus prudent de modérer la consommation des produits en contenant.