Carbonate de calcium

Le carbonate de calcium, appelé également « carbonate de chaux précipité », « blanc de Meudon », ou encore « blanc d’Espagne », est un sel de calcium couramment utilisé dans les aliments, les compléments alimentaires et les médicaments. Il est connu sous le numéro E170. Mais quelles sont ses propriétés ? Quelle utilisation ? Représente-t-il un danger pour la santé ?

En bref

Note globale
8 / 10
  • Naturalité
    Le carbonate de calcium peut être naturel issu de roches. Mais la plupart du temps, il est de synthèse (chaux + CO2). Sa fabrication n’utilise pas de solvants. Il peut aussi être nano.
  • Toxicité supposée
    Il ne présente pas de toxicité, il a même certains bienfaits contre l’acidité de l’organisme.
  • Manifestation secondaire
    Aucun effet secondaire n’a été rapporté.
  • Contre indication
    Il peut être pris par tous, même les nourrissons. Les personnes ne devant pas prendre de calcium doivent s’abstenir de prendre du carbonate. A forte dose, il pourrait provoquer des troubles gastro-intestinaux et abdominaux.

Préferénces alimentaires

  • Additif naturel
    Généralement synthétique
  • Additif non nano
    Il peut être nano
  • Additif non OGM
    Non OGM
  • Additif utilisable en bio
    Utilisable en bio (pas la forme nano)
  • Additif sans gluten
    Convient aux régimes sans gluten
  • Additif Hallal
    Convient aux régimes Hallal
  • Additif vegan
    Convient aux régimes Vegan

Qu’est-ce que c’est ?

Sel inorganique (CaCO3) essentiel à l’organisme, on le trouve en abondance dans les calcaires, comme la craie ou le marbre, dans les coquilles d’œufs, d’animaux marins et d’escargots, dans le corail.

Il existe deux formes :

  • la forme naturelle, finement broyée (GCC), obtenue grâce au broyage de calcaires naturels ;
  • la forme précipitée (PCC), fabriquée synthétiquement à partir de la précipitation du lait de chaux avec du dioxyde de carbone.

Le PCC est la forme de CaCO3 la plus pure. C’est justement la raison pour laquelle la majorité des industriels l’utilisent dans les denrées alimentaires. C’est un excipient d’origine minérale, car le lait de chaux et le dioxyde de carbone sont, tous deux, produits à partir du carbonate de calcium naturel.

Le CaCO3 se présente sous la forme d’une poudre blanche ou de cristaux incolores. Il n’a ni odeur ni saveur.

Dans l’organisme, l’acidité de l’estomac le transforme en chlorure de calcium. Ce sel de calcium ainsi produit est absorbé par l’intestin à hauteur de 20 %. Les 80 % sont insolubles, mais ne sont pas tous éliminés. L’organisme les filtre et réabsorbe environ 98 % de la quantité filtrée. Le reste est excrété dans le lait maternel, l’urine, les fèces et la sueur.

Quelle utilisation ?

Il peut être utilisé dans divers produits, dont :

  • les denrées alimentaires ;
  • les médicaments et les antibiotiques ;
  • les analyses en laboratoires ;
  • les peintures ;
  • les dentifrices ;
  • les insecticides ;
  • les encres ;
  • les plastiques ;
  • les allumettes ;
  • les papiers.

Dans le cadre de l’industrie agro-alimentaire, il peut servir d’additif alimentaire, figurant sur la liste du Codex Alimentarius sous le numéro E170. En fonction des besoins, on l’utilise comme :

  • colorant de surface ;
  • antiagglomérant ;
  • stabilisant ;
  • affermissant ;
  • agent de traitement des farines ;
  • régulateur d’acidité1.

Suivant le règlement (UE) N° 1925/2006, le CaCO3 est considéré comme substance minérale essentiel. Il peut être adjoint aux denrées alimentaires en tant que substance nutritionnelle2, sans que les fabricants ne soient obligés de prouver qu’il est indispensable dans la fabrication des aliments.

Il peut être ajouté dans un large éventail de catégories de denrées alimentaires, dont :

  • les préparations pour nourrissons ;
  • les boissons chaudes à base de céréales et de grains ;
  • les crèmes ;
  • le lactosérum et produits à base de lactosérum ;
  • les laits et produits à base de lait ;
  • les fromages ;
  • les poissons et produits de la pêche ;
  • les légumes et produits à base de légumes ;
  • les pâtes et nouilles ;
  • le sel et succédanés de sel ;
  • les viandes ;
  • les fruits ;
  • les confiseries ;
  • les produits de boulangerie ;
  • les céréales et produits à base de céréales ;
  • les matières grasses et les émulsions grasses ;
  • les œufs et produits à base d’œufs ;
  • les salades ;
  • les assaisonnements, épices, sauces, potages, bouillons, vinaigres et moutardes ;
  • les levures ;
  • les boissons alcoolisées.

Les industriels sont autorisés à ajouter le carbonate de calcium suivant les bonnes pratiques de fabrication (BPF), sauf dans le lactosérum en poudre où la concentration maximale est limitée à 10 000 mg/kg.

Peut-on le consommer sans risques ?

La législation

Il est autorisé dans l’alimentation infantile. Dans l’Union européenne, il n’est pas certifié bio, mais il peut être utilisé dans les produits bio d’origine végétale.

Aux Etats-Unis, il fait partie des substances spécifiques déclarée GRAS (généralement reconnue comme sûre). S’il sert de colorant alimentaire, il n’a pas besoin de certification. Il peut être utilisé en toute sécurité pour colorer les aliments, sauf le chocolat.

Quels risques concernant ses nanoparticules ?

En fonction des besoins, les industriels peuvent utiliser de la poudre de carbonate de calcium de tailles différentes, dont certaines seraient nanoparticulaires. En général, ce sont les fabricants qui sont les plus exposés à la dangerosité des nanoparticules. L’inhalation de cette substance pourrait porter atteinte aux voies respiratoires. Le contact avec la peau et l’exposition directe des yeux pourraient causer des effets irritants. D’après le règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST), la valeur d’exposition moyenne pondérée (VEMP) aux poussières de CaCO3 est de 10 mg/m3.

Il est vrai que les nanoparticules disposent des propriétés physico-chimiques différentes, ce qui pourrait semer le doute sur leur innocuité pour l’organisme lorsqu’elles sont ingérées. D’après certains chercheurs, elles pourraient franchir les barrières protectrices et seraient toxiques pour le cœur, le foie, les reins, voire le cerveau.

Mais d’après les autorités, le CaCO3 serait conforme aux spécifications requises. Il serait composé d’éléments appropriés et sûrs.

Dans les denrées alimentaires en contenant, les matériaux nanométriques observés ne seraient que des traces à l’échelle macroscopique. Selon l’EFSA (Autorité européenne sur la sécurité des aliments), ces traces de nanoparticules ne seraient pas préoccupantes sur le plan toxicologique.

Le carbonate de calcium, utilisé comme additif alimentaire, représente-t-il un danger ?

L’E170 figure parmi les additifs ne soulevant que de très faibles préoccupations d’ordre toxicologique. Selon les autorités, un additif alimentaire n’est autorisé que dans les conditions suivantes4 :

  • il ne présente pas de risque pour la santé ;
  • il est nécessaire dans un but technologique ;
  • il doit présenter un intérêt pour le consommateur.

Selon l’EFSA, lors de la réévaluation de cet excipient en 20115, les expositions à toutes les sources de calcium ne dépasseraient pas encore la valeur nutritionnelle recommandée : 2 500 mg/jour. Cela inclut la consommation de l’E170 en tant qu’additif alimentaire en plus des compléments et de l’alimentation riche en ce minéral.

Comme substance nutritionnelle ?

Lorsqu’il est ajouté aux aliments en tant que substance nutritionnelle, le carbonate de calcium contribue de manière sensible à l’apport en ce minéral. Il se pourrait que la quantité consommée dépasse largement la dose raisonnablement conseillée dans le cadre d’une alimentation équilibrée.

Cette situation serait bénéfique pour les personnes présentant une carence. Mais un excès de consommation pourrait être néfaste pour les personnes ayant un taux normal de calcium ou celles qui souffrent d’hypercalcémie. Il pourrait provoquer des vomissements, des douleurs abdominales et un état de confusion.

 Pour résumer

  • Le carbonate de calcium est un sel inorganique, d’origine minérale.
  • Soit il est naturel, issu du broyage de calcaire naturel, soit il est synthétique, produit à partir de la précipitation du lait de chaux purifié avec du dioxyde de carbone.
  • C’est la forme précipitée qui est la plus utilisée dans l’industrie agro-alimentaire.
  • Le CaCO3 peut servir d’additif alimentaire, sous le numéro E170. Sur ce point, cet excipient ne présenterait aucun danger pour la santé humaine.
  • Il peut également être adjoint aux denrées alimentaires en tant que substance nutritionnelle, afin d’apporter du calcium. Dans ce cas, la teneur en CaCO3 serait plus élevée que la quantité raisonnablement conseillée.
  • Il est autorisé dans les produits bio et les préparations pour nourrissons et enfants en bas âge.
  • En fonction des besoins, certains industriels pourraient l’utiliser à l’état nanoparticulaire. Les compléments alimentaires bio n’ont pas de nanoparticules.
  • Selon les autorités, la forme utilisée dans l’alimentation répondrait à toutes les spécifications requises. Les denrées alimentaires ne comporteraient que des traces de nanoparticules dont les propriétés toxicologiques ne seraient pas préoccupantes.
  • Les expositions au calcium ne dépasseraient pas le seuil journalier recommandé même si les consommateurs consomment des aliments, des suppléments et des denrées alimentaires contenant de l’E170 comme additif.
  • Une consommation abusive de denrées alimentaires, qui en contiennent, pourrait provoquer des troubles gastro-intestinaux, et augmenterait le risque d’hypercalcémie.

En conclusion

D’après les autorités, le carbonate de calcium, utilisé comme additif alimentaire (E170), ou substance nutritionnelle serait sans danger pour l’organisme. Toutefois, le doute sur l’innocuité des nanoparticules subsiste. Ainsi, par principe de prudence, il vaudrait mieux limiter la consommation de produits en contenant. Cela permettrait aussi d’éviter les risques d’hypercalcémie et les troubles liées à la consommation abusive de ce sel.