Chlorure de potassium

Définition

Le chlorure de potassium (KCl) est un sel de potassium. Le sel de l’acide chlorhydrique est mélangé avec du potassium.

C’est un électrolyte qui agit à l’intérieur de chaque cellule de l’organisme humain, en tant que contrôleur du taux des fluides et du pH. C’est donc un nutriment essentiel, que le tube digestif absorbe et distribue aux organes et aux tissus.

Dans le milieu industriel, le KCl, appelé aussi « sylvine » ou « sel amer », est extrait :

• soit de minerais de potasse ;
• soit de l’eau de mer des régions maritimes désertiques ou dans les marais salants fortement ensoleillés.

C’est une poudre blanche qui a une saveur salée, mais avec un arrière-goût un peu amer. Dans l’industrie agro-alimentaire, il est utilisé comme additif alimentaire, connu sous le numéro E508.

Quelle utilisation ?

Dans l’organisme humain, le chlorure de potassium joue un rôle important dans :

• la régulation de l’eau corporelle et de l’influx nerveux ;
• la synthèse de protéines et du glycogène ;
• la sécrétion du suc gastrique ;
• la production de l’hormone qui régule les quantités de sodium et de potassium dans l’organisme ;
• le bon fonctionnement du système nerveux, des muscles et de la transmission musculaire ;
• la régulation de la pression artérielle et du rythme cardiaque.

En cuisine ou à table, il peut être utilisé en remplacement partiel ou total du sel classique (chlorure de sodium).

Dans l’industrie agro-alimentaire, on l’ajoute aux denrées alimentaires en tant que :

• stabilisant ;
• affermissant ;
• épaississant ;
• exaltateur d’arôme¹‌.

Aucune limite n’est imposée aux fabricants en termes de concentration maximale dans les denrées alimentaires. Dans le cadre des bonnes pratiques de fabrication, il peut être utilisé dans diverses catégories d’aliments, dont :

• les boissons chaudes à base de grains ;
• les crèmes ;
• le lactosérum ;
• les produits laitiers ;
• les fromages ;
• les glaces ;
• les fruits ;
• les produits de la pêche ;
• les légumes et produits à base de légumes ;
• les viandes ;
• les pâtes et les nouilles ;
• les confiseries ;
• les produits de boulangerie ;
• les céréales et ceux à base de céréales ;
• les œufs et ceux à base d’œufs ;
• les assaisonnements, épices, sauces, vinaigres, moutardes ;
• les salades ;
• les levures ;
• les boissons alcoolisées.

Le chlorure de potassium représente-t-il un danger pour la santé ?

La législation

Suivant le règlement (UE) N° 1925/2006²‌, il fait partie des substances minérales autorisées à être ajoutées aux denrées alimentaires. Il devrait donc être inoffensif et biodisponible. Il est interdit dans l’alimentation infantile et dans la filière bio.

Quelle est la quantité journalière à consommer ?

Selon l’EFSA, l’exposition aux chlorures est de 2 mg/kg pc/jour en moyenne chez les personnes âgées, et de 42 mg/kg pc/jour chez les enfants en bas âge. Ce niveau d’exposition ne devrait pas poser de problème de santé. D’ailleurs, c’est pour cette raison que cette autorité a établi la valeur de référence de chlorure à 40 mg/kg pc/jour. Pour le potassium, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) a estimé la référence nutritionnelle à 3500 mg/jour³‌.

Pour un équilibre nutritionnel, l’apport conseillé de chlorure de potassium est de 4 à 5 g/jour pour les adultes, 3 à 4 g/jour pour les enfants à partir de 4 ans.

A noter : un aliment dont l’information « source de potassium » est mentionnée sur l’étiquette devrait renfermer au moins 15 % de la valeur nutritionnelle de référence (VNR), donc 300 mg/100 g.

Quels risques en cas de carence ?

Il est rare qu’un apport quotidien au-dessous de la valeur de référence conduise à une carence. Ce sont plutôt la malnutrition et les régimes très hypocaloriques qui pourraient entraîner l’hypokaliémie (déficience en potassium).

Toutefois, selon l’Anses, une consommation journalière de moins de 3500 mg pourrait augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral.

En général, l’hypokaliémie est constatée en cas de graves pertes digestives (vomissements et diarrhées) ou urinaires. Elle pourrait également résulter de la prise de certains médicaments.

Quelle que soit la cause de cette carence, elle pourrait provoquer des troubles du rythme cardiaque, une asthénie, une polyurie, des crampes…

Des effets secondaires néfastes en cas d’excès ?

En consommer au-delà de la valeur de référence ne devrait pas poser de problème, car les résidus de chlorure de potassium (E508) sont éliminés dans l’urine.

Dans la plupart des cas, l’excès dans le sang (hyperkaliémie) serait dû à un problème d’élimination urinaire. Ce sont les personnes affectées par des problèmes rénaux qui pourraient courir ce risque, à cause de leurs difficultés à évacuer cette substance. Certains traitements médicamenteux pourraient également provoquer une diminution de son excrétion rénale.

L’hyperkaliémie légère ou modérée se manifesterait par une fatigue, des nausées, des vomissements et des diarrhées. L’hyperkaliémie sévère se traduirait par une arythmie, qui pourrait ensuite déclencher un arrêt cardiaque.

Apport dans l’alimentation

Ce minéral est présent naturellement dans certains aliments, dont le chocolat, les légumes, les fruits et les produits laitiers.

Aliments	Apport en potassium
100 g de cacao en poudre non sucré	1500 mg
100 g d’abricot sec	1100 mg
100 g de figue sèche	900 mg
100 g de haricots blancs	500 mg
100 g de banane ou d’avocat	400 mg

L’EFSA a estimé qu’il est apporté naturellement par l’alimentation entre 5 et 6 g/jour. A ce niveau-là, le risque d’effets délétères serait faible.

Mais pour les personnes souffrant de problèmes rénaux, la consommation d’1 g, en plus de l’alimentation normale, au quotidien serait nocive pour la fonction cardiaque.

Pour les personnes saines, la prise de compléments alimentaires, de l’ordre de 1 à 5 g/jour en plus de l’alimentation normale, pourrait provoquer des troubles gastro-intestinaux.

Additif alimentaire 

Le chlorure de potassium utilisé comme additif alimentaire contribue à l’apport de potassium. Toutefois, la quantité ingérée est négligeable comparée à l’alimentation normale.

D’après la réévaluation des chlorures par l’EFSA⁴‌ (Autorité européenne sur la sécurité des aliments) en 2019, la consommation d’E508 comme additif alimentaire ne présenterait que de faible toxicité aiguë. Il ne serait ni cancérogène ni génotoxique.

Pour résumer

• Le chlorure de potassium (KCl) ou E508 est un sel qui peut être d’origine minérale ou marine.
• Utilisé comme additif alimentaire, il devrait être inoffensif et biodisponible. D’après les autorités, il ne présenterait aucun risque pour la santé humaine.
• Il peut être ajouté dans de diverses catégories d’aliments, sauf dans les préparations infantiles et dans la filière bio.
• Il pourrait augmenter le risque d’hyperkaliémie chez les personnes affectées par des problèmes rénaux. En effet, ces personnes pourraient avoir des difficultés à l’éliminer dans l’urine.
• Une carence (hypokaliémie) ou un excès (hyperkaliémie) de potassium dans le sang pourrait provoquer des problèmes de santé plus ou moins graves.
• Sa valeur nutritionnelle de référence est de 3500 mg/jour.
• Beaucoup d’aliments en contiennent naturellement, comme les fruits, les légumes et les produits laitiers. On pourrait donc atteindre facilement les besoins quotidiens, en adoptant un régime alimentaire normal.
• Un apport inférieur à la valeur de référence pourrait augmenter le risque d’accident cardiovasculaire.
• Un apport raisonnablement supérieur à la valeur de référence ne devrait pas présenter de dangers chez les personnes n’ayant pas de problèmes au niveau des fonctions rénales. Mais une forte consommation de produits contenant du chlorure de potassium, en plus de l’alimentation normale, pourrait causer des troubles gastro-intestinaux. 

En conclusion

Une alimentation équilibrée pourrait suffire pour atteindre l’apport nutritionnel conseillé en potassium. Ainsi, la consommation de denrées alimentaires contenant du chlorure de potassium devrait tenir compte du régime alimentaire adopté. Dans le cas d’hyperkaliémie, il vaudrait mieux limiter les aliments en contenant. Dans une situation d’hypokaliémie, les produits riches, qui en renferment en abondance, seraient indispensables. D’après les autorités, utilisé comme additif alimentaire, il serait sans danger.

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• 1: 🔗 http://www.fao.org/gsfaonline/additives/details.html?id=202
• 2: 🔗 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32006R1925&from=EN
• 3: 🔗 https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2019SA0043.pdf
• 4: 🔗 https://www.efsa.europa.eu/fr/efsajournal/pub/5751