Contenant en carton

En tant qu’emballage vert, un contenant en carton semble être un choix responsable envers l’environnement. Mais sur le plan sanitaire, il est plutôt pointé du doigt. Mais quels dangers présenterait-il pour la santé humaine ? Faut-il pour autant le bannir ? Ses avantages ne l’emportent-ils pas sur les inconvénients ?

Définition

Il est fabriqué essentiellement à partir du carton. Il peut contenir des substances solides ou liquides, dont des compléments alimentaires, des médicaments et des produits cosmétiques. Il s’agit d’un un matériau conçu à base de fibres végétales (du bambou, du chanvre, du lin, du bois…), des matières premières renouvelables provenant généralement de forêts certifiées et régulièrement replantées. Mais on peut également y trouver des additifs, des agents de traitement, des colorants, voire des fibres synthétiques1.

Les avantages

Contenant ou boîte en carton pour les compléments alimentaires.

Le contenant en carton présente des points forts :

  • il provient essentiellement d’un matériau biosourcé, renouvelable, biodégradable et recyclable ;
  • il ne se casse pas.

Léger, il est plus facile à stocker et à transporter. Cela réduirait non seulement le coût de production, mais également l’émission de CO2.

Les inconvénients

Il pourrait comporter quelques points faibles :

  • il ne résisterait pas à l’humidité ;
  • il ne serait pas assez étanche ;
  • il serait favorable au développement de bactéries ;
  • il serait généralement opaque.

Toutefois, il existe des traitements physico-chimiques permettant d’améliorer la résistance, l’étanchéité et la transparence du contenant en carton pour les compléments alimentaires.

Bain de paraffine

Lorsqu’il est imbibé de paraffine, il résisterait contre les graisses et la vapeur d’eau, et protégerait la denrée contre les odeurs. Paraffiné, il est recyclable et compostable. Mais la paraffine utilisée pourrait être d’origine douteuse : dérivée du raffinage du pétrole ou produite à partir de sources végétales.

Siliconé

L’application d’une couche de silicone offrirait au contenant des vertus anti-adhésives et hydrofuges. Siliconé, il résisterait mieux à la chaleur.

Sulfurique

Un bain dans de l’acide sulfurique permettrait de boucher les pores du carton, le rendant plus résistant et transparent.

Greffage par chromatogénie

L’estérification par des acides gras à longues chaînes, via la chimie chromatogénique, le rendrait hydrophobe. Le processus consiste à greffer des molécules sur sa surface, pour que sa réactivité change.

Ajout d’une doublure

L’ajout d’une doublure dans la partie intérieure du contenant en carton semble être la meilleure solution pour le rendre plus résistant. On peut utiliser :

  • un film plastique pétrosourcé ;
  • un film plastique d’origine végétale (biosourcé) ;
  • des nanocristaux de cellulose (les parties cristallines des microfibrilles de cellulose).

A-t-il réellement un faible impact écologique ?

L’impact environnemental d’un contenant en carton a toujours été évalué comme largement inférieur à celui en plastique ou en verre. Il a un profil écologique positif :

  • essentiellement conçu à partir de ressources renouvelables ;
  • faible consommation d’énergie ;
  • excellent bilan carbone;
  • matériau facilement recyclable, voire compostable.

L’abattage et la transformation du bois en pâte à papier émettent beaucoup moins de CO2 que l’extraction et le raffinage du pétrole. De plus, l’arbre a déjà absorbé du CO2 durant sa croissance. Et le fait d’être léger permet de réduire les besoins en transport (moins de carburant, moins de pollution…).

Mais si ce type de matériau est jugé écologique, il semble qu’il pourrait être néfaste pour la santé humaine.

Quels sont ses risques pour la santé ?

D’après les chercheurs, l’utilisation d’un contenant en carton dans les industries agroalimentaire et pharmaceutique pourrait être dangereuse pour la santé des consommateurs.

Toxicité liée à la présence de résidus d’huiles minérales

L’Anses (Agence nationale de sécurité de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a confirmé que les encres et les adhésifs contiennent des huiles minérales qui pourraient laisser des traces et contaminer les contenus alimentaires2. Les risques sembleraient plus élevés en cas d’utilisation de carton provenant de fibres recyclées.

Les huiles minérales (MOH) sont composées d’hydrocarbures saturés d’huile minérale (MOSH) et d’hydrocarbures aromatiques d’huile minérale (MOAH). Ce sont tous des produits dérivés du pétrole brut, dont certains mélanges auraient potentiellement un caractère mutagène, génotoxique et cancérigène.

Des risques qu’on peut éviter

D’après l’Anses, les fabricants devraient opter pour des encres d’impression, colles, additifs et auxiliaires technologiques sans MOAH, pour contourner les risques toxiques. Et dans sa fiche méthodologique « Papiers et cartons3« , la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) recommande à ce que :

  • les surfaces imprimées, surlaquées ou non par un vernis d’impression, ne soient pas mises en contact direct avec les denrées alimentaires ;
  • les papiers enduits de cires ou paraffinés ne soient pas mis en contact direct avec des denrées entièrement grasses (graisses, huiles, aliments conservés dans l’huile ou la graisse…).

Certains fabricants évitent le contact direct du contenu avec le carton, en y insérant des doublures en plastique et/ou en aluminium. Cela permettrait également d’améliorer la résistance et l’étanchéité, notamment si le flacon serait destiné à contenir des gélules ou du liquide.

L’inconvénient de cette solution, c’est qu’il deviendrait non compostable.

Peut-on le recycler ?

Il peut être recyclé. Il est transformé en pâte à papier, qui sera purifiée, blanchie et égouttée. Après pressage et séchage de la pâte, on obtient à nouveau du carton.

Bien qu’il soit biodégradable, les autorités incitent plutôt au recyclage, afin de favoriser l’économie circulaire. En effet, le recyclage permettrait :

  • de réduire la déforestation (moins d’arbres abattus) ;
  • d’économiser de l’énergie et de l’eau.

Toutefois, il ne se recyclera pas à vie. La qualité de la fibre baisserait après une dizaine de recyclages, et on pourrait plus la réutiliser.

Cas d’une boîte en carton avec une doublure en plastique

S’il est doté d’une membrane interne en plastique, deux solutions de tri sont possibles.

  • Jeter le contenant en entier dans le bac dédié aux déchets en papier et en carton

Lors du recyclage, le processus de pulpage le séparera de toute autre substance (colle, agrafes, plastique, aluminium…).

  • Détacher la doublure en plastique avant de jeter séparément les deux éléments dans les bacs de recyclage

Le plastique et le carton étant déjà séparés dans des bacs différents, leur recyclage se fera facilement chacun de leur côté.

En conclusion

Le contenant en carton est durable, une bonne alternative au flacon en plastique. Toutefois, pour éviter la contamination de résidus toxiques, il vaudrait mieux s’assurer qu’il ne soit pas en contact direct avec le contenu alimentaire.