Disodium phosphate

Le disodium phosphate (E339b), ou phosphate disodique d’hydrogène, est un additif synthétique très courant dans l’industrie agroalimentaire. C’est une substance inorganique ; il peut contribuer à l’apport en phosphore. Mais n’y aurait-il pas de risques d’excès en phosphates ? Une consommation régulière de cet excipient ne serait-elle pas dangereuse pour la santé ?

En bref

Note globale
6 / 10
  • Naturalité
    Le disodium phosphate est un produit de synthèse.
  • Toxicité supposée
    Il ne présente pas de toxicité. Une consommation trop élevée de phosphates pourrait provoquer des maladies rénales, cardio-vasculaires et osseuses.
  • Manifestation secondaire
    Aucun effet secondaire n’a été constaté.
  • Contre indication
    Il peut être consommé par tous, y compris pas les nourrissons.

Préferénces alimentaires

  • Additif naturel
    Synthétique
  • Additif non nano
    Non nano
  • Additif non OGM
    Non OGM
  • Additif utilisable en bio
    Non utilisable en bio
  • Additif sans gluten
    Convient aux régimes sans gluten
  • Additif Hallal
    Hallal
  • Additif vegan
    Convient aux régimes vegan

Définition

Le disodium phosphate (DSP) est également connu sous le nom de « phosphate disodique d’hydrogène », « hydrogénophosphate disodique », ou « phosphate acide de disodium », ou « phosphate de sodium dibasique1« .

Il s’agit de l’additif alimentaire codé E339b.

C’est une substance synthétique, issue du mélange de l’acide phosphorique avec de l’hydroxyde de sodium ou du carbonate de sodium. Lors de la réaction chimique, les atomes de sodium prennent la place de deux sur les trois atomes d’hydrogène de l’acide phosphorique.

Il peut être :

  • anhydre (Na2HPO4) ;
  • dihydraté (Na2HPO4.2H2O) ;
  • heptahydraté(Na2HPO4.7H2O) ;
  • dodécahydraté (Na2HPO4.12H2O).

A quoi sert-il ?

En tant qu’additif alimentaire, le disodium phosphate ou E339b peut endosser plusieurs fonctions technologiques :

  • émulsifiant, afin de réaliser une texture homogène ;
  • stabilisant, qui maintient l’homogénéité du mélange ou stabilise la couleur ;
  • épaississant, pour augmenter la viscosité de la préparation ;
  • humectant, pour éviter le dessèchement d’un aliment ;
  • antioxygène, afin de mieux protéger la préparation contre les effets de l’oxydation des matières grasses ;
  • séquestrant, pour ralentir les réactions d’oxydation causées par les métaux ;
  • régulateur d’acidité, qui permet de corriger l’acidité ou l’alcalinité d’un aliment.

D’après le Codex Alimentarius2, il peut être utilisé dans plusieurs catégories de denrées alimentaires, dont les :

  • aliments pour nourrissons et enfants en bas âge ;
  • aliments diététiques ;
  • compléments alimentaires ;
  • amuse-gueules ;
  • sauces, assaisonnements et condiments ;
  • produits laitiers ;
  • crèmes ;
  • sucres et sirops ;
  • boissons, alcoolisées ou non ;
  • produits de boulangerie ;
  • confiseries ;
  • boyaux comestibles ;
  • farines ;
  • fromages ;
  • nouilles ;
  • fruits et légumes ;
  • poissons et viandes.

Peut-on le consommer sans risques ?

La législation

Le disodium phosphate (E339b) est autorisé dans l’alimentation infantile, à une concentration maximale limitée à 1.000 mg/kg3. Mais il est interdit dans l’agriculture biologique.

Un additif peu ou pas toxique

En 2019, l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a publié son Avis sur son utilisation en tant qu’additif alimentaire4. D’après les études, lorsqu’il est ajouté dans les aliments pour ses fonctions technologiques, il :

  • aurait une faible toxicité aiguë par voie orale ;
  • ne serait ni génotoxique ni cancérogène ;
  • ne présenterait pas d’effets indésirables en termes de toxicité pour le développement.

Selon la FDA (Autorité américaine de l’alimentation), le disodium phosphate est généralement reconnu sûr5 (GRAS) pour une utilisation selon les bonnes pratiques de fabrication (BPF).

Quels effets en cas d’excès en phosphates ?

On le sait, ils sont indispensables pour le bon fonctionnement des reins, des os et des muscles. Le régime alimentaire devrait donc en contenir suffisamment.

On en trouve naturellement dans les aliments riches en protéines, comme la viande, le poisson ou le lait, ainsi que dans certains végétaux, dont les pommes de terre, les légumes secs, les céréales ou les noix. Toutefois, seulement 40 à 60 % sont assimilés par l’organisme.

Quant aux phosphates inorganiques, ils sont utilisés sous forme d’additifs alimentaires. Ils contribueraient largement à l’augmentation du taux de phosphore dans le sang. En général, 80 à 90% de ces formes synthétiques sont absorbées sous forme d’orthophosphates libres, qui seraient alors évacués dans les urines.

Or, une dose trop élevée pourrait être néfaste pour :

  • les reins, ce qui pourrait être dangereux pour les personnes souffrant de problèmes rénaux ;
  • la santé cardiovasculaire, à cause de leur accumulation massive dans la paroi des vaisseaux sanguins ;
  • les os, suite à la réduction de l’absorption du calcium.

Jusqu’à quelle dose de disodium phosphate peut-on consommer ?

Pour plus de sécurité, l’EFSA a établi une DJA (dose journalière acceptable) de groupe de 40 mg/kg pc/jour pour tous les phosphates. Cette dose équivaut à 400 mg/jour de phosphore pour un bébé de 10 kg, ou 2 g/jour pour une personne pesant 50 kg.

L’exposition, dans l’alimentation, pourrait varier de 331 mg/jour chez les nourrissons à 2.728 mg/jour chez les adultes. Mais en général, les nourrissons, les enfants et les adolescents ayant un régime alimentaire riche en cette substance risqueraient d’en consommer plus que la DJA.

A noter :

  • Ces chiffres tiennent compte non seulement des phosphates présents naturellement dans les aliments, mais aussi ceux utilisés comme additifs alimentaires.
  • La DJA de 40 mg/kg pc/jour n’est pas valable pour les personnes souffrant de maladies rénales. Celles-ci devraient limiter leur consommation à 1 g/jour.
  • Environ de 6 à 30 % de l’apport total en phosphore serait couvert par les additifs alimentaires.

Pour résumer

  • Additif alimentaire synthétique, il est obtenu par neutralisation de l’acide phosphorique dans de l’hydroxyde de sodium ou du carbonate de sodium.
  • Il est inorganique ; il peut contribuer à l’apport en phosphore.
  • 80 à 90 % de disodium phosphate ingéré seraient absorbé par l’organisme, et évacué dans les urines.
  • Cet excipient peut être ajouté dans une large gamme d’aliments, y compris les préparations pour nourrissons et enfants en bas âge. Mais il reste interdit dans la filière bio.
  • Il est classé GRAS par la FDA. Et selon l’EFSA, cet additif ne serait pas dangereux pour la santé.
  • Une consommation trop élevée de cet additif pourrait faire augmenter l’exposition en phosphates.
  • Un excès pourrait être dangereux pour les reins, les vaisseaux sanguins et la masse osseuse.
  • L’Autorité européenne a établi une DJA de 40 mg/kg pc/jour pour la population générale, tout en excluant les personnes souffrant de problèmes rénaux.

En conclusion

Le disodium phosphate (E339b), utilisé en tant qu’additif alimentaire, ne serait pas préoccupant pour la sécurité, si consommé raisonnablement. Mais pour éviter les risques liés à l’excès en phosphore, il serait plus judicieux de limiter les aliments contenant cet additif, en tenant compte de toutes les sources dans l’alimentation quotidienne.