Iode

L’iode est disponible en complément alimentaire. Quel complément privilégier ? Quels sont ses critères de qualité ? Quelle forme choisir : poudre, gélules, comprimés, forme liquide ? Découvrez également ses vertus et la posologie adaptée. Existe-t-il des effets secondaires ?

Définition

Oligoélément essentiel, il participe à la synthèse des hormones thyroïdiennes dans la glande thyroïde.

Bienfaits de l’iode

Nombre d’études ayant analysé ses vertus :‌‌ 19601‌‌‌

Études cliniques réalisées sur l’Homme : 192 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌

Selon les autorités européennes (EFSA)

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) permet ces allégations.

Il contribue :

  • au métabolisme énergétique normal ;
  • à la préservation des fonctions intellectuelles ;
  • au fonctionnement normal du système nerveux ;
  • à la bonne santé de la peau ;
  • à la production d’hormones thyroïdiennes et au fonctionnement normal de la thyroïde;
  • à la croissance et au développement des enfants.

Rôle au sein de l’organisme

Il est indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes : la triiodothyronine (T3) et la tétraïodothyronine (T4). Ces hormones jouent un rôle essentiel dans la croissance et la maturation cellulaire, la thermogénèse, l’homéostasie glucidique et lipidique. Il est essentiel au développement cérébral du fœtus au cours des premiers mois de la grossesse19.

Origine

Source

En complément alimentaire, l’iode peut provenir d’algues (Fucus, Ascophyllum, Laminaria) ou être synthétique.

Les principaux producteurs sont le Chili et le Japon20.

Fabrication

Il est d’abord extrait à partir des saumures naturelles de gisement de gaz, de pétrole ou des caliches (gisements de nitrates au Chili). Pour l’extraire des saumures, deux méthodes peuvent être utilisées : soufflage d’air ou séparation par l’intermédiaire de résine. L’extraction des caliches se fait par lixiviation. L’extraction par l’intermédiaire du kérosène peut être également employée. Un entraînement par soufflage d’air peut également avoir lieu. Le kérosène est un produit liquide pétrolier, dont l’absence de résidus doit être prouvée par des analyses.

Pour former le sel : le diiode cristallisé est mis en contact avec de l’hydroxyde de potassium dans de l’eau21 , ce qui donne de l’iodure de potassium.

Différentes qualités

Les différentes formes

Iodure de potassium

Pour les compléments alimentaires commercialisés en Europe, de l‘iodure de potassium est essentiellement proposé. Cette forme est incolore.

Lugol et Iodoral®

Aux Etats-Unis, il existe des produits contenant un mélange d’iodure de potassium et de diiode (I2). Il peut s’agir d’une solution liquide, Lugol, ou d’une forme solide, Iodoral®.

Lugol comporte 1 % de diiode et 2 % d’iodure de potassium. Il en est de même pour les comprimés Iodoral®. La présence de diiode leur donne une couleur caractéristique. Pour ces deux produits, les doses dépassent largement les valeurs limites de sécurité (environ 12,5 mg d’iode par jour). La dose de sécurité maximale est de 600 µg. Les dosages de l’Iodoral® ont été établis par des études menées par le Dr Guy Abraham et ses collaborateurs, dont les résultats sont publiés sur le site du fabricant d’Iodoral®. La plupart des études qu’ils présentent on été réalisées sur de petits échantillons.

Dans six autres études scientifiques, des doses importantes ont été administrées (3 à 6 mg par jour), dans le cadre du cancer du sein ou du fibrose kystique du sein (mastalgie)22 23 24 25. Les études démontrent que ces doses sont généralement bien tolérées. Néanmoins, elles peuvent ne pas être bien supportées par les personnes souffrant de troubles de la thyroïde. Administrée à forte dose, il est nécessaire de bénéficier d’un suivi médical.

Pureté

La pureté est l’un des critères les plus importants. La pureté doit être proche de 100%. En effet, cela signifie qu’il n’y a pas de résidus de produits chimiques, qui ont été utilisés lors de sa fabrication.

Assimilation

Sous forme d’iodure de potassium, il présenterait une très bonne assimilation. Ce qui n’est pas le cas de la forme issue d’algues26.

Additifs

La quantité d’iode dans les gélules ou dans les comprimés est peu importante. Il faut donc compléter avec des excipients. Les marques ajoutent généralement des additifs controversés. Il est alors important de vérifier la liste des additifs.

Différentes formes

Il est disponible sous différentes formes : en gélules, en comprimés ou sous forme liquide. Le sel de table peut également en contenir.

Gélules et comprimés

Les gélules et les comprimés contiennent systématiquement des additifs. Les gélules peuvent être d’origine animale ou végétale.

Ampoules

Les ampoules sont constituées d’eau et d’iodure de potassium. Généralement, une ampoule apporte 100 à 150 µg de substances actives.

Forme liquide

L’iode, sous forme liquide, peut être dosé par l’intermédiaire d’un compte-gouttes ou par l’intermédiaire d’un bouchon-doseur. Comme pour les ampoules, de l’eau et des conservateurs sont ajoutés. Il peut s’agir de solutions très diluées qui vont apporter environ 150 µg par goutte ou par bouchon, ou des solutions plus concentrées.

Sel iodé

Une des principales stratégies adoptées pour diminuer les carences de certaines populations est d’enrichir le sel de table en iode. Il y est généralement présent sous forme d’iodure de potassium (KI) ou d’iodate de potassium (KIO3). Si le sel possède des impuretés27, il est plus irritant pour les intestins.

Certification Bio

L’iode, issue d’algues, est disponible en bio. Néanmoins, les formes synthétiques (iodure de potassium) ne peuvent pas être certifiées bio.

Les meilleurs produits

Vous pouvez optez pour les produits suivants:

  • dont la pureté est proche de 100% ;
  • sans additifs controversés ;
  • analysés pour la teneur en métaux lourds et les contaminants microbiologiques.

Posologie des études

Dans les études, deux posologies sont généralement administrées : celles attribuées aux déficiences en iode (75 à 225 µg par jour) et celles recommandées pour traiter les mastalgies (1,5 à 62 mg par jour).

Dosage en complément alimentaire

La référence nutritionnelle pour la population (RNP) est de28:

  • 80 µg/j : 1 à 3 ans
  • 90 µg/j : 4 à 6 ans
  • 120 µg/j : 7 à 9 ans
  • 150 µg/j : à partir de 10 ans
  • 200 µg/j : femmes enceintes et allaitantes

Aux Etats-Unis, les références sont très similaires.

L’EFSA a également établi une valeur limite supérieure de sécurité (LSS), qui correspond à la quantité maximale par jour qui ne devrait pas présenter d’effets secondaires. Voici les différentes LSS selon l’âge :

  • 200 µg/j : 1 à 3 ans
  • 250 µg/j : 4 à 6 ans
  • 120 µg/j : 7 à 10 ans
  • 150 µg/j : à partir de 10 ans
  • 600 µg/j : adultes, y compris les femmes enceintes et allaitantes

Quant à l’Institut de Médecine américain (National Institutes of Health), une valeur limite de sécurité (UL, Tolerable Upper Intake Level) a été évaluée à 1100 µg/j. Au Japon, où la consommation d’algues est répandue, cette limite de sécurité est établie à 3 000 µg par jour29.‌

La teneur maximale recommandée, dans les compléments alimentaires destinés aux femmes enceintes en France, est de 150 µg à 200 µg30.

Dosages supérieurs

Certains scientifiques préconisent des doses largement supérieures : 1,5 à 50 mg (2 000 µg à 50 000 µg), par jour.

Dans deux études cliniques contrôlées contre placebo, des doses importantes ont été consommées par des femmes, atteintes de mastalgie cyclique. Dans la première étude, les doses étaient de 1,5 mg, 3 mg et 6 mg d’iode par jour pendant 6 mois. Les traitements n’ont causé aucun changement significatif dans la fonction thyroïdienne. Il n’y a eu aucune différence significative de fréquence des effets secondaires entre les groupes, qui ont pris le traitement, et le groupe qui a pris le placebo31. Lors de la deuxième étude, les participantes ont ingéré une dose quotidienne de 5 mg pendant 7 mois. Aucun effet secondaire entre le traitement à l’iode et le placebo n’a été observé32.

L’utilisation de la solution de Lugol, apportant 31 à 62 mg de substances actives par jour, pendant 2 ans, a causé un iodisme (intoxication) chez 3% des patients. L’administration de 3 à 6 mg/j a eu moins d’effets secondaires ; 0,1% des sujets ont développé un iodisme33.

L’administration de fortes doses (entre 2 à 12 mg par jour, pendant 6 à 36 mois) est associée à une augmentation d’hypothyroïdie fruste (subclinique, asymptomatique), qui se caractérise par l’augmentation de taux de TSH avec un taux normal d’hormones thyroïdiennes circulantes, et sans symptômes cliniques. Les hypothyroïdies frustes ne nécessitent pas de traitement. On estime que deux-tiers des hypothyroïdies frustes (toutes causes confondues) n’auront pas de conséquences clinques et ne vont pas évoluer vers une hypothyroïdie avérée34.

Une dose de 27 mg par jour, pendant 4 semaines, a conduit à un gonflement de la glande thyroïde, après un mois d’arrêt de prise35.

En conclusion, les doses qui dépassent les limites de sécurité (plus de 1 100 µg) sont généralement bien tolérées. Néanmoins, certaines personnes, en particulier celles qui ont des troubles de la thyroïde, sont à risque de développer une hypo ou hyperthyroïdie36.

Contamination radioactive

Il est ingéré à des fortes doses dans les cas d’expositions à des substances radioactives (traitements anticancéreux ou accident nucléaire). Les doses importantes (environ 65 mg) sont administrées afin de saturer la thyroïde et ainsi la protéger des substances radioactives37.

Utilisation pratique

Moment des prises

Pas de spécifications.

Durée de la cure

Pour une cure à long terme, le suivi médical d’un médecin est nécessaire.

Précautions et danger

Effets secondaires de l’iode

Les effets secondaires suivants peuvent être observés : acné, fourmillements, troubles du rythme cardiaque, confusion. Certaines personnes peuvent présenter une hypersensibilité et développer des symptômes tels que de la fièvre, des œdèmes, de l’urticaire ou des hémorragies sous la peau38.

Une intoxication à long terme se manifeste par des maux de tête, des irritations des yeux et de la gorge, des éternuements et des troubles respiratoires.

Contre-indications 

Quelles sont les contre-indications ?

Les compléments sont déconseillés aux personnes souffrant de troubles de la thyroïde39. Ces personnes devraient demander un avis médical avant toute prise.

Pour toute supplémentation pendant la grossesse ou l’allaitement, ainsi que chez les enfants, l’avis d’un médecin est nécessaire.

Interactions médicamenteuses 

Il peut interagir avec des anticoagulants, ainsi que les médicaments traitant les troubles de la thyroïde. Le lithium (régulateur de l’humeur) peut diminuer son absorption40.