Maltitol

Appelé aussi « D-maltitol » ou « maltitol hydrogéné » (E965), c’est l’édulcorant de charge utilisé couramment par les industriels dans les préparations sans sucre ou destinées spécialement aux diabétiques. Mais quelles sont les vertus de ce glucide ? En quoi est-il différent du sucre de table ? Peut le consommer sans risques ? Peut-on réellement le considérer comme une bonne alternative au sucre ?

En bref

Note globale
7 / 10
  • Naturalité
    Il est issu d’amidon issu de végétaux. Il subit des transformations physiques (enzymes et hydrogénation).
  • Toxicité supposée
    Il ne serait pas toxique.
  • Manifestation secondaire
    A forte dose, il peut causer des flatulences et de la diarrhée
  • Contre indication
    Il n’est pas autorisé pour les nourrissons et les enfants. C’est un sucre qui élève la glycémie, il ne doit pas être pris par les personnes présentant des troubles de la glycémie.

Préferénces alimentaires

  • Additif naturel
    Semi-naturel
  • Additif non nano
    Non nano
  • Additif non OGM
    Peut être OGM
  • Additif utilisable en bio
    Non utilisable en bio
  • Additif sans gluten
    Convient aux régimes sans gluten
  • Additif Hallal
    Hallal
  • Additif vegan
    Convient aux régimes vegan

Définition

Le maltitol est un polyol (sucre-alcool) synthétisé d’origine végétale, fabriqué à partir du maltose issu de l’hydrolyse partielle de l’amidon (de maïs, de blé, d’orge, de pomme de terre…).

Il existe deux types autorisés en tant qu’additif alimentaire :

  • sous forme poudreuse (E965a) ;
  • sous forme de sirop (E965b).

Selon le Règlement (UE) N° 231/2012 de la Commission européenne1, la poudre (E965a) est fabriquée par hydrogénation de D-maltose. Elle est composée de pas moins de 98 % de D-maltitol (C12H24O11). D’ailleurs, c’est pourquoi il est aussi connu sous le nom de « D-maltitol » ou « maltose hydrogéné ».

Ses propriétés ressemblent beaucoup à celles du saccharose. On peut l’utiliser seul dans les préparations, contrairement aux autres sucre-alcool qui ont besoin d’être mélangés à d’autres matières pour qu’ils déploient pleinement leurs caractéristiques. Mais contrairement au sucre, il ne brunit, ni se caramélise, lorsqu’il est exposé à haute température.

A quantités égales, il apporte moins de calories que le saccharose (2 Kcal/g contre 4 Kcal/g). Et son pouvoir sucrant est légèrement inférieur à celui du sucre blanc (environ 75 à 90 %). Il ne s’agit donc pas d’un édulcorant intense. Il faudrait ajouter quasiment le même volume de maltitol pour remplacer le sucre.

Dans l’organisme humain, il est hydrolysé, puis se divise en glucose et en sorbitol. Le glucose est facilement assimilé, contribuant à l’augmentation du taux de la glycémie dans le sang. Mais le sorbitol n’est absorbé que partiellement, et cela se fait lentement.

A quoi sert-il ?

Le maltitol est un édulcorant très prisé dans l’industrie agroalimentaire. Puisqu’il est à moitié moins calorique que le sucre, les industriels y ont souvent recours pour donner une saveur sucrée aux aliments sans sucre, allégés ou destinés aux diabétiques. Son effet rafraîchissant en bouche est très apprécié.

Mail il est également utilisé en tant que :

  • agent de charge, permettant à la préparation d’avoir la consistance idéale ;
  • émulsifiant, afin de mélanger uniformément les ingrédients ;
  • stabilisant, pour garder la dispersion uniforme des ingrédients ;
  • épaississant, dans le but de rendre la préparation plus visqueuse ;
  • humectant, pour éviter le dessèchement de l’aliment.

Selon le Codex Alimentatius2, l’E965a peut être ajouté selon le principe des bonnes pratiques de fabrication (BPF) dans diverses catégories d’aliments, dont :

  • le lait ;
  • les crèmes et les glaces ;
  • le fromage et les produits similaires ;
  • les desserts lactés ;
  • les émulsions grasses et les matières grasses tartinables ;
  • les fruits et légumes transformés ;
  • les confiseries ;
  • les produits de boulangerie ;
  • les pâtisseries ;
  • les viandes et les poissons ;
  • les sauces, assaisonnements et condiments ;
  • les potages et bouillons ;
  • les épices ;
  • les aliments diététiques ;
  • les compléments alimentaires.

A noter : cet édulcorant est interdit aussi bien dans l’alimentation infantile que dans les produits bio.

En quoi est-il dangereux pour la santé ?

Additif non cariogène

Le maltitol n’est pas fermenté par les bactéries buccales, ce qui permet d’éviter la déminéralisation dentaire et l’apparition de caries dentaires. Sur ce point, il est un excellent substitut du sucre.

Dans un Avis scientifique3, publié en 2011, l’EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments) a justifié les allégations selon lesquelles il pourrait maintenir la minéralisation dentaire et réduire les réponses glycémiques post-prandiales.

De même, la FDA (Autorité américaine de sécurité des aliments) a affirmé que cette substance est non cariogène4.

Est-il adapté aux diabétiques ?

Dans le tractus gastro-intestinal, son assimilation se fait très lentement, ce qui permet de freiner l’augmentation du taux de la glycémie dans le sang et la sécrétion d’insuline. Son indice glycémique est inférieur à celui du sucre (35 contre 60).

D’un autre côté, le fait d’être hypocalorique est un avantage majeur aussi bien pour les diabétiques que pour les personnes souhaitant suivre un régime minceur.

Quelle est la dose journalière acceptable ?

Aux Etats-Unis, le maltitol est classé GRAS (généralement reconnu comme sûr), mais à une quantité ne dépassant pas 100 g/jour. En Europe, la réévaluation de son utilisation en tant qu’additif alimentaire par l’EFSA est encore en cours.

Aucune DJA (dose journalière acceptable) n’a été spécifiée par le JEFCA (Comité mixte d’experts de la FAO et de l’OMS sur les additifs alimentaires) lors de son 46e meeting en 19935. La dose maximale conseillée est généralement de :

  • 15 g/jour pour les enfants ;
  • 50 g/jour pour les adultes.

Quels effets secondaires en cas de surdosage du maltitol ?

Une dose journalière trop élevée pourrait déclencher :

  • de la diarrhée ;
  • des douleurs abdominales ou à l’estomac ;
  • du gaz et des ballonnements.

Justement, nombreux sont les pays qui exigent à ce que les étiquettes des produits qui en contiennent comportent une note indiquant : « Une consommation excessive peut avoir des effets laxatifs. »

Pour résumer

  • Le maltitol (E965) est un poyol, qu’on extrait du maltose, lui-même étant produit par hydrolyse de l’amidon.
  • C’est un édulcorant de charge. Il améliore la texture de l’aliment, tout comme le sucre, mais avec un peu moins de pouvoir sucrant et à moitié moins de calories.
  • Il peut être ajouté à une large gamme de denrées alimentaires, selon le principe du quantum satis. C’est l’un des édulcorants utilisés pour sucrer les aliments sans sucre, hypocaloriques, ou spécialement dédiés aux diabétiques.
  • Son absorption se fait lentement, ce qui le permettrait de ne pas trop affecter la glycémie.
  • Il est également cariostatique, c’est-à-dire qu’il maintient la minéralisation des dents. Il ne favoriserait pas les caries dentaires.
  • D’après les autorités de sécurité alimentaire, il ne présenterait aucun danger pour la santé si consommé raisonnablement. La quantité maximale acceptable serait de 15 g/jour pour les enfants et 50 g/jour pour les adultes.
  • Une surconsommation pourrait causer des troubles gastriques : diarrhée, maux de ventre, gaz, flatulences…

En conclusion

En général, le maltitol serait une bonne alternative au sucre pour la population générale. Il n’abîmerait pas les dents, et serait toléré par les diabétiques. Mais face à sa propriété très laxative, il serait plus prudent de modérer la consommation de cet édulcorant.