Talc alimentaire

Le talc alimentaire, connu sous le numéro E553b, est un excipient naturel, d’origine minérale. Il sert d’additif dans une large gamme de denrées et compléments alimentaires. Quelles sont ses propriétés ? A quoi sert-il ? Sa consommation présente-t-elle des risques pour la santé humaine ?

En bref

Note globale
4 / 10
  • Naturalité
    Le talc alimentaire est extrait de roches.
  • Toxicité supposée
    Les études sont contradictoires. L’ARTAC (Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse), le classe dans la catégorie « probablement cancérigène », du fait de sa possible contamination par l’amiante. Aussi, il contient vraisemblablement des particules nano.
  • Manifestation secondaire
    Aucun effet secondaire n’a été constaté.
  • Contre indication
    Il ne présente pas de contre-indications.

Préferénces alimentaires

  • Additif naturel
    Naturel
  • Additif non nano
    Peut être nano
  • Additif non OGM
    Non OGM
  • Additif utilisable en bio
    Utilisable en bio
  • Additif sans gluten
    Convient aux régimes sans gluten
  • Additif Hallal
    Hallal
  • Additif vegan
    Convient aux régimes vegan

Définition

Le talc alimentaire appartient à la famille des silicates. C’est le résultat de l’altération naturelle du silicate de magnésium. Sa formule chimique est de Mg3Si4O10(OH)2, d’où son appellation : « silicate de magnésium hydraté ».

Ce minéral est composé de 3 molécules : le magnésium, le silicium et l’oxygène. Mais il peut également contenir un peu de nickel, de fer, d’aluminium, de calcium ou de sodium. On l’extrait généralement des roches métamorphiques, de stéatite notamment.
Il est connu et très apprécié pour ses vertus absorbantes et sa capacité de réguler l’humidité et les odeurs.

A quoi sert-il ?

Dans les industries agro-alimentaire et pharmaceutique, le talc est utilisé comme additif alimentaire, et porte le numéro E553b. Selon le Codex Alimentarius, il peut endosser plusieurs fonctions1 :

  • agent anti-agglomérant ;
  • agent d’enrobage ;
  • épaississant.

Son utilisation est autorisée dans les aliments suivants (liste non exhaustive), dans le respect des bonnes pratiques de fabrication (BPF) :

  • les succédanés de sel ;
  • les produits à base de lait ;
  • les fruits transformés, à coque et graines ;
  • les légumes séchés, conservés, cuits ou frits ;
  • les produits à base de légumes ;
  • les confiseries ;
  • les pâtes et nouilles ;
  • les produits de boulangerie ;
  • les céréales pour petit déjeuner et produits à base de céréales ;
  • les pâtes à frire ;
  • les produits à base de riz ou de soja ;
  • la viande et produits à base de viande ;
  • les produits à base d’œufs ;
  • les vinaigres ;
  • les moutardes ;
  • les potages et bouillons ;
  • les sauces, épices, assaisonnements et condiments ;
  • la bière, vins, spiritueux.

Présente-t-il des risques pour la santé humaine ?

La législation

Le talc alimentaire (E553b) est autorisé dans la filière bio, en tant qu’agent d’enrobage pour produits à base de viande.

Serait-il cancérigène ?

La polémique sur sa dangerosité porte sur l’inhalation de poudres fines et l’utilisation de produit contenant cet ingrédient sur les parties génitales féminines. D’après Santé Canada, le contact direct avec la peau et l’ingestion de cette substance ne présenteraient pas de danger sur la santé humaine2.
Mais certains chercheurs ne seraient pas du même avis en ce qui concerne la consommation de cet excipient.

D’après l’ARTAC (Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse), le talc alimentaire (E553b) serait probablement cancérigène. Il pourrait être naturellement contaminé par de l’amiante. En effet, l’amiante est une particule de type asbeste, connue pour sa cancérogénicité.

Pour le CIRC (Centre international de recherches sur le cancer), cette substance exempte d’asbeste ou de fibres asbestiformes serait « inclassable » en termes de cancérogénicité.

Quant à l’EFSA (Autorité européenne sur la sécurité des aliments), elle a déclaré qu’elle ne disposait pas de données fiables pour évaluer sa cancérogénicité et sa toxicité pour la reproduction. Cette autorité n’a donc pas pu affirmer son innocuité, lors de la dernière réévaluation de cet additif3, en août 2018. Même une dose journalière acceptable (DJA) n’a pas été établie.

Serait-il composé de nanoparticules ?

Il fait partie du groupe de silicates, et peut donc être considéré comme une combinaison de silice. Or, la silice s’avère être dangereuse, car composée de nanoparticules.

Le talc alimentaire présenterait-il les mêmes risques que les nanoparticules de silice ?
D’après les recommandations de l’EFSA, les études sur sa toxicité chronique devraient tenir compte des caractéristiques des particules, de l’éventuelle présence de fraction de nanoparticules dans les poudres, et du pourcentage des particules ayant une dimension nanométrique.
Ainsi, pour le moment, aucune donnée scientifique ne serait en mesure d’infirmer ou de confirmer ses risques nanoparticulaires

Pour résumer

  • Le talc alimentaire ou E553b est une substance naturelle, d’origine minérale, obtenue par extraction de roches métamorphiques.
  • Il est autorisé dans la filière bio, en tant qu’agent d’enrobage pour les produits à base de viande.
  • Parfois, il pourrait être contaminé naturellement par des substances asbestiformes, ce qui le rendrait cancérigène.
  • Les avis sur sa dangerosité divergent. Certaines études rapportent que l’ingestion de cette substance ne serait pas dangereuse pour la santé. D’autres avancent qu’il serait probablement cancérigène, déclenchant notamment le cancer de l’estomac.
  • L’autorité européenne n’a pas pu évaluer son innocuité, utilisé comme additif alimentaire, faute de données fiables.
  • Etant donné qu’il appartient à la famille des silicates, il est soupçonné d’être constitué de nanoparticules, telle la silice. D’après l’EFSA, ce point devrait être pris en compte dans les prochaines études sur sa toxicité.

En conclusion

D’après les diverses études, aucune certitude n’est établie quant à la dangerosité du talc alimentaire. A priori, l’ingestion de cet additif ne serait pas nocive pour la santé humaine. Cependant, les autorités sur la sécurité des aliments préfèrent ne pas confirmer l’innocuité de cette substance. Ainsi, face aux doutes qui planent autour de cet excipient, il vaudrait mieux limiter la consommation de denrées et de compléments alimentaires en contenant.

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