L’igname sauvage ou Yam est une plante appartenant à la famille des Dioscoréacées. Utilisée en complément alimentaire, quels sont les critères de qualité ? Quelle forme privilégier : gélules, poudre, comprimés ? Quels sont ses bienfaits ? Quelle est la posologie adaptée ? Existe-t-elle en bio ? Existe-t-il des contre-indications ? Représente-t-elle un danger ?
Définition
Également appelée Yam sauvage, c’est une plante grimpante dont le tubercule est utilisé en phytothérapie. Il existe de nombreuses espèces. Elles appartiennent toutes au genre Dioscorea. Elles contiennent de la diosgénine, un précurseur végétal des hormones stéroïdiennes.
Propriétés et bienfaits du yam sauvage
Etudiés par la science
Nombre d’études ayant analysé ses vertus et bienfaits : 2541
Études cliniques réalisées sur l’Homme : 52 3 4 5 6
Selon les autorités européennes (EFSA)
Les autorités européennes ont accepté ces propriétés*:
- participe au confort de la ménopause ;
- permet de faire face aux signes associés à la ménopause : bouffées de chaleur, sudation excessive, agitation et irritabilité.
Le numéro d’application est : 2045.
Origine
Source
De nos jours, l’igname sauvage est essentiellement cultivée en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique.
En phytothérapie, ce sont les tubercules qui sont utilisés. Ils peuvent aussi se consommer ; dans certaines régions du monde, ils sont préparés de la même façon que les patates douces.
Fabrication
Le mode de fabrication varie en fonction du type de produit. Néanmoins, la législation française (Arrêté du 24 juin 2014 établissant la liste des plantes) exige que « les matières premières végétales doivent avoir subi les étapes traditionnelles d’épluchage, de lavage et de traitement thermique »7.
Pour obtenir de la poudre brute, les tubercules de Yam sont séchés, puis broyés.
Pour les extraits, les substances actives du yam sauvage sont extraites à l’aide de solvants. La diosgénine étant très peu soluble dans l’eau, l’extraction 100% aqueuse n’est donc pas possible. Pour extraire ce principe actif, un mélange d’eau et d’éthanol (solution hydroalcoolique) est utilisé.
Différentes qualités
Sa qualité varie en fonction de nombreux facteurs : est-elle titrée en principes actifs ? De quelle espèce provient-elle ?
Les principales molécules actives de l’igname sauvage sont la diosgénine et la dioscine. Ce sont des saponines stéroïdiennes.
Poudre
La qualité de la poudre est hétérogène. Sa composition en principes actifs varie en fonction de nombreux critères : conditions de culture, récolte… La quantité de diosgénine est peu élevée : 360µg/100 g de tubercules8.
Extraits concentrés
Les extraits concentrés non standardisés sont très rares. La qualité est également hétérogène. Ce sont potentiellement des extraits aqueux. Ainsi, ils ne contiennent pas de diosgénine, molécule très peu soluble dans l’eau.
Extraits titrés
Les extraits d’igname sauvage titrés en diosgénine sont assez fréquents. Pour ce type de produit, la molécule active est bien présente. Elle est présente à hauteur de 16 % dans les extraits titrés. Ils sont disponibles en bio.
Assimilation
Les études suggèrent une meilleure biodisponibilité lorsque la diosgénine est administrée avec un excipient huileux (huile végétale)9.
Sécurité : absence d’alcaloïdes et de composés cyanogènes
La législation française exige que les fabricants fournissent des analyses prouvant l’absence d’alcaloïdes et de composés cyanogènes dans les produits10. Ce sont des composés toxiques à long terme et qui peuvent être présents dans les tubercules11.
Différentes formes
En comprimés
Cette forme est rare. Généralement, les comprimés contiennent davantage d’additifs que les gélules.
En gélules
Le yam sauvage est généralement conditionné dans des gélules. Elles peuvent contenir des additifs et être fabriquées à partir de gélatine, d’origine animale.
En poudre
Il est possible d’en trouver sous forme de poudre. C’est le cas notamment pour les poudres brutes. Les extraits titrés ne sont pas commercialisés en poudre.
Igname sauvage Bio
Elle peut être cultivée en agriculture biologique. Pour les produits bio, aucun solvant controversé n’est utilisé.
Les meilleurs produits
Lors de votre choix, privilégiez des produits titrés en diosgénine. Ils sont disponibles en bio, ce qui garantit l’absence de solvants problématiques lors de leur fabrication.
Nous vous conseillons de privilégier des compléments alimentaires fabriqués en Europe, car les normes européennes concernant les composants polluants sont très restrictives.
Posologie des études
L’igname sauvage a été très peu utilisée dans les études cliniques. Dans une étude, la dose de 50 mg d’extrait titré à 15%, soit 8 mg de diosgénine par jour, a été administrée12.
Dans une autre étude, des tubercules cuits sous différentes formes ont été utilisés. La posologie suivante a été proposée : 390 g par jour, dont environ 1,4 mg de diosgénine13.
Les doses couramment administrées sont les suivantes : de 20 à 50 mg de diosgénine par jour14.
Par ailleurs la poudre, conditionnée dans des gélules, présente peu d’intérêt, car il faudrait en prendre des quantités importantes.
Dosage en complément alimentaire
Les dosages recommandés par les fabricants sont largement supérieurs aux posologies indiquées dans les études cliniques : 40 à 200 mg de diosgénine par jour.
Utilisation pratique
Moment des prises
Elle se prend avant les repas.
Durée
1 à 3 mois.
Précautions et danger
Effets secondaires
L’igname sauvage peut-elle représenter un danger ?
Elle pourrait provoquer des troubles digestifs et des vomissements.
Contre-indications
Les femmes enceintes, allaitantes et les enfants de moins de 12 ans doivent se référer à un médecin.
Interactions médicamenteuses
A l’heure actuelle, aucune interaction médicamenteuse n’a été identifiée.
- 1: 🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/?term=yam%5BTitle%5D+effect&filter=pubt.clinicalstudy&filter=pubt.clinicaltrial&filter=pubt.journalarticle&filter=pubt.meta-analysis&filter=pubt.randomizedcontrolledtrial
- 2: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5691776/
- 3: 🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16093400/
- 4: 🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20653397/
- 5: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5748770/
- 6: 🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8795709/
- 7: 🔗 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000029254516/
- 8: 🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16093400/
- 9: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5691776/
- 10: 🔗 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000029254516/
- 11: 🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16187016/
- 12: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5691776/
- 13: 🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16093400/
- 14: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5691776/