Lactoferrine

La lactoferrine est une molécule, qui participe au bon fonctionnement de l’organisme. Elle est également utilisée en complément alimentaire. Quels sont les critères de qualité à prendre en compte? Quelle forme privilégier? Quelle est la posologie recommandée? Nous vous aidons à effectuer votre choix. Découvrez également les bienfaits, contre-indications et effets secondaires de cette molécule. Existe-t-elle en bio?

Définition

Il s’agit d’une glycoprotéine appartenant à la famille des transferrines, molécules qui se lient au fer. Elle participe au bon fonctionnement de l’organisme.

Bienfaits de la lactoferrine

Etudiés par la science

Nombre d’études ayant analysé ses vertus et bienfaits: ‌‌11701

Études cliniques réalisées sur l’Homme: ‌‌302‌‌ 3

Rôle au sein de l’organisme

Glycoprotéine, elle est présente en quantité importante dans le colostrum humain (à une concentration de 5.3±1.9 mg/ml). Après un mois de lactation, sa concentration dans le lait diminue à 1 mg/ml4. Les nouveau-nés buvant le lait maternel, en reçoivent beaucoup, surtout pendant les premiers jours après la naissance. Cette molécule est présente également dans d’autres secrétions humaines (salive, larmes). La lactoferrine, molécule présente dans le lait, est essentielle pour les nouveau-nés.

Origine

Sources

Elle a été isolée pour la première fois dans le lait de vache. Elle est présente dans le colostrum, le lait maternel produit pendant la grossesse et après l’accouchement. Cette molécule est présente aussi dans la salive, les sécrétions nasales, les larmes, la bile, le fluide pancréatique, le mucus cervical de la femme et dans l’urine.

Elle est extraite à partir du lait de vache ou du lactosérum.

Le principal pays producteur est l’Australie. Les pays européens qui la produisent sont les Pays-Bas, l’Espagne et la France (Proferrin®).

Fabrication

Pour la fabrication de la lactoferrine bovine, à partir du lait ou du lactosérum, un procédé de chromatographie d’échange d’ions, suivi de plusieurs étapes d’ultrafiltration est généralement utilisé5. Le produit est ensuite séché par lyophilisation ou atomisation.

A haute température, sa qualité peut être altérée. Une étude a démontré que la lactoferrine, présente dans le lait humain, diminue de 66% après la pasteurisation. Cependant, un traitement thermique (40°C à 60°C) n’a pas d’impact négatif.6

D’autres études ont démontré que la pasteurisation n’avait pas d’influence sur l’activité de cette molécule. Ce qui n’est pas le cas du traitement UHT; la molécule serait alors dépourvue de ses activités7 8. En effet, la pasteurisation industrielle est réalisée à une température de 72°C, pendant 15 secondes. Pour le traitement l’UHT, la température s’élève à 135°C, pendant 4 secondes.

Le séchage par lyophilisation, tout comme l’atomisation, permettraient de préserver la molécule9.

Elle peut être également fabriquée, à partir de plantes transgéniques ou de cultures cellulaires10 11. Cette forme a déjà été utilisée dans des études12 13. ‌Cependant, à l’heure actuelle, elle n’est pas commercialisée.

Différentes qualités

La molécule peut se lier à deux ions de fer (Fe3+). Ainsi, il est possible de distinguer trois formes: l’apolactoferrine qui n’est pas liée à un ion ferrique, la monolactoferrine (liée à un seul ion) et l’hololactoferrine qui est liée à deux ions de fer14. En général, si le niveau de saturation de fer est entre 0 et 6%, il s’agit de l’apolactoferrine, si ce niveau varie entre 76 et 100%, il s’agit de l’hololactoferrine.

Cette molécule, issue du lait bovin, aurait un niveau de saturation d’environ 10 à 20%.

Il existe une apolactoferrine, sous le nom de Bioferrin® , fabriquée par Glanbia Nutritionals. Cette forme est brevetée. Lors de la digestion, la stabilité de cette forme n’est pas optimale. En effet, le degré de saturation en fer joue un rôle sur sa stabilité. La forme holo- semble la plus stable et la plus résistante au suc gastrique15. Pourtant, une étude clinique a suggéré que son activité serait moindre16.

Assimilation

La molécule est sensible à la chaleur et au pH acide. Or, ses activités biologiques sont liées à sa structure 3D. Sa biodisponibilité est jugée faible, car une grande partie de la protéine est dégradée par les enzymes gastriques17.

Des études ont montré que la dégradation de la lactoferrine par un enzyme gastrique, la pepsine, libère un peptide lactoferricine, qui possèderait une activité biologique antibactérienne18.

Pour autant, pour que la molécule arrive dans l’intestin sans être dégradée, il est préconisé de choisir des formes galéniques qui la protège19. En effet, la molécule peut être encapsulée dans une gélule gastro-résistante.

A jeun, entre les repas, le pH de l’estomac est effectivement beaucoup moins acide (5 .0-6.0) que pendant la digestion20. Ainsi, il est conseillé de prendre la lactoferrine à jeun, avec de l’eau.

Forme microencapsulée

Pour augmenter sa biodisponibilité, une entreprise australienne Bega Bionutrients a élaboré une forme microencapsulée brevetée: Inferrin®. La microencapsulation est réalisée par l’intermédiaire d’un procédé « Progel » (utilisant les polysaccharides d’algues)21.

Gélules gastro-résistantes

Les gélules gastro-résistantes protègent la molécule des acides de l’estomac.

Forme liposomale

L’encapsulation des molécules dans des mini particules de graisse (liposomes) est une technique qui permet d’augmenter la biodisponibilité de nombreuses molécules. Une étude a démontré que la forme liposomale aurait potentiellement une meilleure activité22. Une autre étude in vivo, sur des rats, a aussi suggéré une meilleure activité de cette forme, au sein de l’intestin23.

Pureté

La pureté de la molécule peut varier. D’autres protéines de lait peuvent également être présentes.

La lactoferrine peut se lier à des lipopolysaccharides; ce sont des endotoxines présentes sur les parois des bactéries. Le produit final pourrait alors en contenir. Une pureté supérieure à 95% est importante, pour garantir la bonne qualité du produit24.

Le lait

Le lait ou le lactosérum utilisé, pour l’extraction de la molécule, influence la qualité du produit fini. Le lait de vache, disposant du label Bio, garantit l’absence de pesticides, d’herbicides et d’antibiotiques25.

Nous vous conseillons de privilégier des produits certifiés non-OGM.

Différentes formes

En complément alimentaire, elle est essentiellement disponible en gélules.

Lactoferrine bio?

Il s’agit d’une molécule purifiée, elle ne peut pas être certifiée bio.

Les meilleurs produits

Nous vous conseillons de choisir des produits, disposant d’une pureté élevée, certifiés sans OGM. Privilégiez également les gélules gastro-résistantes. Il est également recommandé de choisir une forme liposomale ou microencapsulée.

Posologie des études

Les posologies varient beaucoup selon les études. Généralement des doses de 200, 300 ou 600 mg26 27 28 29 30par jour sont recommandées. Des dosages supérieurs ont également été analysés (1.4 à 3.6g/jour). Ces études ont porté sur des individus atteints d’hépatite C chronique3132.

Dans quelques études, portant sur des femmes enceintes, la dose de 100 mg a été administrée, 2 à 3 fois par jour33.

Dosage en complément alimentaire

En complément alimentaire, le dosage est généralement le suivant: 150, 250 ou 400 mg, par gélule, de substance active.

La Commission Européenne a autorisé la lactoferrine en tant que « nouvel ingrédient alimentaire », en établissant les doses maximales suivantes34:

  • 100mg/100 ml: préparations pour nourrissons;
  • 200 mg/100 g: denrées alimentaires, à base de produits laitiers, destinées aux enfants en bas âge;
  • 3g/jour: denrées alimentaires destinées à des fins médicales (seulement sous contrôle médical).

Utilisation pratique

Moment des prises

A prendre à distance des repas, à jeun.

Durée de la cure

3 à 6 mois.

Précautions et danger

Effets secondaires 

Sa consommation peut entraîner des diarrhées. A forte dose, les effets secondaires comme une baisse d’appétit, la fatigue, des frissons ont été répertoriés35.

Contre-indications 

En cas d’allergie au lait, ne pas en consommer. Selon les études cliniques, la prise de lactoferrine ne présenterait pas de danger pour les femmes enceintes, à des doses 200 à 300 mg par jour. Dans tous les cas, en cas de grossesse, d’allaitement et pour les jeunes enfants, il est recommandé de référer à un médecin.

Interactions médicamenteuses 

A ce jour, aucune interaction médicamenteuse n’a été observée.