Spiruline

La spiruline est une micro-algue, très populaire en complément alimentaire. Quels sont les critères de qualité ? Quelle forme privilégier : comprimés, gélules, poudre, en paillettes ? Qu’en est-il de la certification bio ? Nous vous aidons à effectuer votre choix, et à identifier un produit de qualité. Découvrez également ses bienfaits, ses contre-indications et la posologie adaptée.

Définition

Elle fait partie des best-sellers des compléments alimentaires. On trouve une multitude de produits sous différentes formes et différentes origines. Il est difficile de s’y retrouver dans ce marché colossal et mondialisé. Notre guide vous aide à reconnaître un complément de qualité, et vous donne les clés pour bien l’utiliser.

Bienfaits

Quels sont les bienfaits et vertus de la spiruline ?

Etudiés par la science

Nombre d’études ayant analysé ses vertus et bienfaits : 701

Études cliniques réalisées sur l’Homme : 532

Selon les autorités européennes (EFSA)

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) permet ces allégations :

  • renforce les défenses naturelles ;
  • favorise la résistance de l’organisme ;
  • apporte des acides aminés, pour préserver la masse musculaire lors d’un régime pauvre en protéines.

Les numéros d’application : 2583 et 2758.

Origine

Source

La spiruline est cultivée dans de nombreux pays tropicaux. Les producteurs les plus importants sont les Etats-Unis (Hawaï), la Chine et l’Inde. La chaleur et l’ensoleillement permettent une culture toute l’année.

Cependant, elle est également cultivée dans des pays plus tempérés, notamment en France. Les conditions climatiques imposent une exploitation uniquement à la belle saison. Par ailleurs, les grandes exploitations peuvent avoir recours au chauffage et à la lumière.

Enfin, de manière plus marginale, il existe aussi des photobioréacteurs. Ce sont des tubes de verres avec un système de lumière. Il s’agit d’une culture d’intérieur.

Culture

La culture de cette micro-algue d’eau douce nécessite un bassin, de l’eau, de la nourriture et des conditions climatiques favorables. De la bonne maîtrise de ces paramètres dépend sa qualité nutritionnelle, mais également son absence de polluants. Or, la spiruline est très sensible aux contaminations par les métaux lourds ou les bactéries. En effet, elle a tendance à les fixer.

Le bassin : il peut être en plastique, en béton ou en tubes de verre. Le béton est loin d’être inerte. Il contient des métaux lourds en proportion importante. Le plastique est susceptible de transmettre des dérivés d’hydrocarbures. Le verre, lui, est inerte.

L’eau : il faut impérativement qu’elle soit filtrée efficacement. L’osmose est la technique la plus efficace, pour réaliser cette filtration.

Les nutriments comme les plantes, les cyanobactéries ont besoin de minéraux et d’azote. Les minéraux peuvent se trouver sous forme chimique (engrais classiques) ou sous forme minérale (issus de pierre). Mais l’azote, lui, pose problème. L’azote issu de plantes, purins ou autres, ne convient pas bien à cette micro-algue. On est donc obligé d’utiliser de l’azote chimique : urée, ammoniaque, nitrate de potassium…

Conditions climatiques : elle se développe idéalement avec de l’ensoleillement et des températures de 20 à 40°C. C’est pour cette raison qu’elle est essentiellement cultivée dans des pays tropicaux. Dans les pays plus tempérés, une serre est obligatoire. Aussi, la croissance ne s’effectue qu’à partir du printemps, l’hiver étant une période de dormance.

Séchage

Le séchage utilisé va influencer la qualité nutritionnelle.

Il existe 2 méthodes de séchage :

  • Air chaud : ce principe reprend le principe du séchage traditionnel des algues ou des plantes. De l’air chaud (40°C environ) est insufflé. Il peut provenir de la chaleur du soleil ou de l’électricité.
  • Spray drying (ou atomisation) : l’algue réduite en bouillie est propulsée dans un courant d’air à haute température (180°C), pendant quelques secondes. Certains fabricants ont réussi à diminuer la température de l’air (environ 50°C).

L’analyse des vitamines et de la phycocyanine montre que le chauffage à basse température aide à préserver ces précieux nutriments.

Différentes qualités

Les modes de culture et de séchage déterminent sa qualité finale. Cependant, les marques ne communiquent pas nécessairement à ce sujet.

Afin de pouvoir discerner la qualité d’un produit, il faut se fier aux analyses. C’est la seule façon de pouvoir objectiver la réelle richesse du produit. Il est également possible de déterminer si la culture a été réalisée, dans de bonnes conditions. Par ailleurs, les analyses doivent être réalisées par un laboratoire indépendant. Aussi, nous nous sommes aperçus que certaines marques indiquent des taux de phycocyanine, sans rapport avec les analyses réalisées.

Les analyses doivent faire mention de différentes teneurs en contaminants :

  • Nous avons vu que les bassins, l‘eau et les nutriments peuvent être sources de différentes formes de pollution (métaux lourds, pesticides, hydrocarbures, microbes).
  • D’autre part, les nutriments apportés peuvent se retrouver dans le produit final : nitrates ou phosphates.
  • Aussi, les micro-algues rejettent des toxines appelées microcystines, qui ne sont pas favorables à la santé.

En dehors des polluants, l’analyse de phycocyanine est un marqueur important qui révèle la qualité de l’algue. En effet, ce nutriment a besoin de lumière pour se développer. Il est aussi très sensible aux hautes températures. Une spiruline étant suffisamment concentrée en phycocyanine révèle que la culture et le séchage ont respecté les bonnes pratiques. Et donc que tous les autres nutriments importants y sont.

Différentes formes : poudre, gélules, comprimés, paillettes

Elle est disponible sous de multiples formes : comprimés, gélules, poudre ou paillettes.

Elles ne révèlent pas une qualité particulière. Les paillettes sont obligatoirement chauffées à base température. Mais toutes peuvent avoir de bonnes analyses nutritionnelles ou de polluants.

C’est donc à chacun de choisir sa forme privilégiée. Les gélules et comprimés permettent d’éviter le goût que certains peuvent trouver désagréable. Les paillettes sont croquantes et s’ajoutent bien à la nourriture. Enfin, la poudre est parfaite pour les boissons.

Il existe des produits à base de spiruline liquide concentrée en phycocyanine. Ceux-ci font l’objet d’un article à part entière, puisque les propriétés ne sont pas les mêmes. Cette micro-algue apporte des protéines et différents nutriments, mais sa phycocyanine est faiblement assimilée. Les compléments à base de phycocyanine la rendent biodisponible.

Spiruline bio

Depuis 2017, au sein de l’Union Européenne, les cyanobactéries peuvent bénéficier de la certification biologique. La filière s’organise progressivement pour l’obtention du label.

Mais la spiruline bio est soumise à controverse. La réglementation bio autorise l’utilisation d’engrais azotés. En effet, à l’heure actuelle, il n’est pas possible de faire autrement. Par ailleurs, ce label n’impose pas de température de séchage. Or, il influence grandement la qualité du produit final.

Un autre élément : les petits producteurs sont défavorisés par rapport aux grands groupes. Les contraintes administratives et financières, inhérentes au label, font que les petits producteurs travaillant correctement ne sont pas forcément labellisés.

Pire, un producteur qui est labellisé dans son pays (hors Europe) peut prétendre au label bio européen, par équivalence. Alors que le cahier des charges, du pays concerné, est bien moins restrictif, que celui imposé dans l’Union Européenne.

Concernant les micro-algues, le label bio n’est pas donc pas une garantie de qualité. Il l’est pour les fermes européennes, qui ont une méthode de chauffage douce.

Les meilleurs produits

La meilleure spiruline présente un taux de phycocyanine élevé, supérieur à 15%. Cela signifie qu’elle a été cultivée et séchée dans des conditions optimales. Par ailleurs, d’autres nutriments intéressants peuvent être présents dans la forme séchée.

Aussi, un taux de polluants infimes signifie que le produit est sain pour la santé. Que l’on soit pour une aquaculture locale ou pour un produit moins cher provenant de pays spécialisés dans la culture à grande échelle, les analyses de qualité et de toxiques prévalent sur tout le reste.

Le label bio est un marqueur de qualité incertain. Il représente une valeur ajoutée, à partir du moment où les conditions ci-dessus sont respectées.

Posologie des études

La posologie de la spiruline, indiquée dans les études, est la suivante entre : 2 et 8 grammes de cette micro-algue, par jour.
Chez l’enfant de 6 à 12 ans : diviser la dose par 2.
Chez l’enfant de 1 an à 6 ans : 500 mg par jour.

Dosage en complément alimentaire

La posologie indiquée, pour les différentes spirulines disponibles en extraits, est de 2 à 8 grammes selon les marques. Le dosage indiqué est donc conforme aux études.

Utilisation pratique

Quand la prendre ?

  • Moment des prises : 2 fois par jour, pendant ou avant un repas. Plutôt le matin et le midi, si ses effets vous empêchent de dormir.
  • Durée : la supplémentation peut durer quelques semaines ou plusieurs mois.
  • Il peut être judicieux de démarrer, à faible dose, pour augmenter progressivement.

Danger et effets secondaires de la spiruline

Effets indésirables

Les effets secondaires peuvent être : céphalées, nausées, troubles digestifs, éruptions cutanées, suées. Dans ce cas, diminuer la dose.
En début de cure, il apparaît parfois une accélération du transit ou des ballonnements.

Quelle contre-indication ?

  • Pendant la grossesse, les femmes enceintes peuvent en prendre. Mais la qualité du produit est essentielle, notamment sa teneur en microcystines.
  • Les enfants, à partir de 1 an, peuvent en prendre. Il s’agit d’un aliment comme un autre.
  • A éviter en cas d’hémochromatose (elle est riche en fer).
  • A éviter en cas de crise de goutte, calculs rénaux, insuffisance rénale, phénylcétonurie (elle est riche en protéines pouvant se dégrader en acide urique).

Interactions médicamenteuses

Aucune contre-indication connue. Elle pourrait théoriquement interagir avec les anticoagulants et les immunosuppresseurs.